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LA LETTRE DE

S.O.S. PSYCHOLOGUE

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NUMÉRO : 46 REVUE MENSUELLE AOÛT 1998

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Auteur Titre de l'article Título del artículo
 
E. Graciela Pioton-Cimetti La liberté La búsqueda de la libertad
 
Hervé Bernard Les espaces de liberté
 
Isabelle Delporte La liberté
 
Lilian E. Lozzia La libertad
 
Health I. G. News Los quelatos monodentados...
 
E. Graciela Pioton-Cimetti À voir





La liberté, me direz-vous ? Quelle illusion…

En effet, la liberté apparaît, le plus souvent, comme le droit de faire ce qui plaît, de suivre son caprice, d'agir à sa fantaisie, sans subir aucun joug. Vue ainsi, elle semble le bien le plus désirable.

Par contre, le devoir apparaît comme une contrainte, une obligation, une corvée, une punition. Il prend l'apparence concrète du licol, de la laisse, de la chaîne, de la prison, des collèges, « ces geôles de jeunesse captive » au dire de Montaigne. Le devoir éveille les images abstraites de discipline militaire, de règlement, de procès-verbal, d'amende, de peine afflictive.

Ainsi, à première vue, la liberté ouvre les champs de la joie alors que le devoir enferme dans la fatigue, l'ennui, la douleur, etc.

***

Mais si je me réfère à Goethe :« Agir selon sa pensée est ce qu'il y a au monde de plus difficile » ; alors, le problème n'est peut-être pas aussi simple…

***

Première partie

***

« Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif, la clepsydre se vide… »
Baudelaire

Oui, la clepsydre se vide, mais la vie peut être pleine jusqu'à la transformation dans la mort, ou triste, dénuée de sens dramatique.

Le temps passe, de toute manière. C'est la façon de le voir passer qui détermine la valeur de l'aventure de vivre.

Notre vie psychique s'écoule aussi dans la durée, mais dans la durée de chaque existence, ici et maintenant.

La mémoire et l'imagination, comme l'évolution vers l'individuation – but de l'évolution psychique selon C. G. Jung – nous montrent que notre pensée, projetée dans le passé et dans l'avenir, est capable d'introduire, dans cet écoulement, certains repères.

Le temps comme l'espace sont des outils intellectuels à l'aide desquels l'esprit construit le monde.

À propos du temps, vont donc se poser des problèmes psychologiques, épistémologiques et métaphysiques.

Pour comprendre le sens du temps et sa manière d'être perçu, nous resterons au niveau de la psychologie et, plus spécialement, à travers la psychologie profonde de Jung.

Pour Jung, le temps est, à la fois, le fleuve et le lit qui le contient. Avec Héraclite, il devient existentialiste ; avec Kant, il demeure ordonné. Le temps est immanent et l'homme le vit selon la façon dont il évolue vers la liberté. Plus son énergie psychique est constellisée par les complexes autonomes de l'inconscient collectif, moins il pourra se diriger vers l'éternité consciente de sa temporalité, de son évolution et de sa mission.

Parfois, le temps de l'évolution psychique précède le temps de la perception de cette évolution. Les symboles, machines transformatrices de l'énergie psychique et donc moteurs de l'évolution, se présentent, phénoménologiquement, dans le temps existentiel de chaque être humain au moment où ils doivent se présenter.

Mais une telle présentation, dans mon expérience clinique, n'est pas claire si elle n'est pas interprétée.

Chaque archétype possède, à mon avis, trois faces successives de présentation temporelle : la première affective, la seconde de comportement, la troisième de compréhension et d'assimilation du symbole.

Je suis convaincue de ce processus successif dans lequel il est possible de voir fréquemment que l'archétype reste au niveau du comportement.

Dans ce cas, il constellisera l'énergie psychique et je pense que, en raison de nombreux témoignages, la fossilisation dans cette étape provoque les grands délires mégalomaniaques et paranoïaques que l'histoire nous permet d'observer.

L'archétype, vécu comme comportement, possède une force émotive énorme qu'il a acquise lors de la première étape de sa présentation. Sans être compris, il ne peut être assimilé et il va donc envahir la conscience en se chargeant, quelquefois, d'un contenu aberrant.

Dans cette conception de l'apparition archétypique, on touche au noyau de l'édifice conceptuel jungien : le principe de la synchronicité sans lequel rien n'est compréhensible.

Il s'agit d'un concept, essentiellement, temporel. On peut définir avec Jung la synchronicité comme « coïncidence signifiante » entre un événement psychique intérieur et un fait psychique extérieur. Il y aura donc deux séries causales différentes, une série causale empirique et une série essentiellement psychique déterminant l'apparition de l'archétype. La connexion de ces deux séries causales apporte un jugement intégral et temporel qui est le principe de la synchronicité. Chaque fois que deux séries se rejoignent dans le temps, l'individu évolue vers une totalité univoque, à la fois historique et transhistorique que Jung nomme le « Soi » (Selbst).

Le processus d'individuation ne consiste pas en la somme des expériences synchronisées d'assimilation des archétypes : il s'agit d'une opération de synthèse, tendant à la réalisation d'une unité finale au prix d'un itinéraire souvent douloureux. Comme le dit le grand poète musulman Sanâ'i (Iran, XIIIe siècle) :

« Si ton âme ne passe pas par le vendredi de la Crucifixion
Elle n'arrivera jamais au dimanche de la Résurrection. »

La lutte et le dialogue entre l'éternité et le temps est, également, un combat entre le conscient et l'inconscient, entre l'instinct de mort et l'instinct de vie, entre les buts différenciés, mais complémentaires de la jeunesse et de la vieillesse.

À la lumière du processus temporel de l'individuation, on comprend la rupture de la couleur vers un ordre supérieur chez Delacroix ; le chaos biblique avant la séparation des éléments ; l'immersion cyclique dans l'œuvre de Wagner ; le cycle de filiation historique de Spengler ; le mécanisme alchimique cyclique de mort et de résurrection, de transformation vers l'unité ; le « lapis philosophorum ». Aucun système n'échappe à la durée.

On peut vivre l'histoire de façon consciente ou inconsciente, comme on peut vivre sa biographie. L'homme doit suivre son chemin, ses étapes, cycle animal ou cycle culturel. C'est ainsi que Jung mentionne Bergson : « La durée est le fond même de la qualité psychologique et, par conséquent, une donnée immédiate de la conscience ».

Mais il faut constater avec douleur que la durée n'est pas uniforme : tantôt elle s'écoule lentement, tantôt elle passe comme l'éclair. Le temps de l'amour ne ressemble qu'à lui-même. De façon générale, le temps n'existe plus au moment de l'expérience, il revient ensuite avec les souvenirs de ces expériences.

Si, lors de l'expérience, on se perd dans la considération du temps, l'expérience devient douloureuse et n'est plus vécue en totalité. Le temps existe lorsqu'il est objet de réflexion, sinon il nous emporte indépendamment de nous-mêmes et aliène notre liberté. Ce qui donne à l'expérience une forme douloureuse, c'est la valeur que nous lui accordons dans le passé irréversible et, principalement, si quelque élément fondamental de l'expérience tend à disparaître.

L'énergie psychique placée dans l'expérience ou dans son souvenir accomplit sa mission dans l'évolution psychique de l'individu, car c'est la force archétypique symbolique de ces expériences significatives qui revient inexorablement dans le souvenir pour lui permettre de corriger son présent et assurer, en partie, sa libération.

Le temps passe, mais les symboles pénètrent en chacun de nous.

Notre premier amour est aussi notre première douleur ; notre premier enfant, symbole de l'accomplissement du cycle, est également notre première approche réelle de la mort ; notre maison construite ; notre table servie.

Que de satisfactions et de douleur !

Et les gens qui passent : mon père qui est mort ; ma mère qui meurt ; le visage de cette amie à l'époque où j'avais quinze ans, vingt ans, trente ans, puis quarante ans ; les barbecues dans notre maison de campagne ; les photographies où nous étions tous réunis : ma grand-mère et les frères de ma mère…tous ces visages rigides fixés dans l'éternité, symbole irréductible du passage.

La durée du temps n'est pas uniforme, mais rien ne s'écoule sans laisser une empreinte.

À Belfort, voici dix-huit ans, où ma fille cadette était venue me rejoindre pendant deux mois, nous avions l'habitude d'aller, presque chaque jour, en Alsace, en Allemagne, en Suisse…nous nous promenions…nous vivions de vraies vacances. Je ne sais plus pour quelles raisons je lui avais demandé de faire son journal de voyage.

Était-ce, peut-être, pour le conserver avec le journal de notre premier voyage, ensemble au Machu Picchu, au Pérou ?

Ce ne fut que longtemps après que la connexion symbolique significative se produisit. Sur le chemin du retour à Cuzco, je vivais, sous tous ses aspects, l'archétype du « pont », la croisée des chemins, du « Vado » comme nous l'appelons dans notre langue, l'espagnol d'Argentine. Je devais faire la traversée pour devenir libre.

Son journal gardait donc la valeur d'un témoignage concret et tangible de cette expérience. Nous descendions la montagne à bord d'un petit car de tourisme et, soudain, un fil précieux argenté au fond du paysage laissait deviner le fleuve Urubamba.

Des larmes coulèrent sur mon visage. Ma série causale empirique avait touché l'archétype fondamental du changement. Je croyais pleurer la mort de cette gigantesque civilisation.

Six mois plus tard, je quittais presque définitivement mon pays.

Le premier journal de ma fille garde le souvenir de cette expérience définitive.

Par la suite, j'ai vécu et accepté une autre manifestation du même archétype dans mes rêves. Je m'imaginais comme un grand animal préhistorique mourant… Cela ressemblait à un cauchemar et, pourtant, j'avais envie de continuer ce rêve.

La bête trouvait, à chaque fois, une flaque d'eau. Elle buvait, puis s'en allait alors que toutes les bêtes autour d'elle étaient mortes. À un moment déterminé, elle mourut et je me mis à respirer tranquillement.

Un mois après, en Argentine, on me demanda de donner une conférence sur « L'homme mort et sa résurrection »…

Je me suis plongée dans l'œuvre de Jung et j'ai trouvé, dans son livre L'âme et la vie, la relation significative… J'avais vraiment livré une bataille terrible pour accepter l'approche et le sens de la deuxième moitié de la vie… J'avais lutté avec force et volonté pour ne pas abandonner cette première moitié de vie… J'avais aussi une grande douleur et je regardais mes enfants en me disant : c'est la dernière fois… je me sens mourir… J'avais envie de m'échapper loin d'eux autant que de rester avec eux.

J'abordai la conférence en citant Jung :

« Deux réalités s'imposent nécessairement en nous : nature et civilisation. Nous ne pouvons être, uniquement, nous-mêmes. Il nous faut, également, entrer en rapport avec autre chose. Aussi doit-il exister un moyen qui ne soit pas simplement un compromis rationnel, mais un état absolument conforme à l'être vivant comme dit le prophète : une voie droite et sainte, une voie directe où ne peuvent errer les fous. »

« On ne possède pas le présent, de prime abord. On y pénètre plutôt peu à peu car, sans le passé, il n'est pas de présent. Le jeune être humain n'a pas encore de passé et, par conséquent, pas de présent. C'est pourquoi il ne crée pas de culture, mais seulement l'existence. C'est l'avantage et le devoir de l'âge mûr qui a déjà franchi le midi de la vie pour produire la culture. »

Je devais ressentir une forte émotion, les bruits de la salle se multipliant presque à l'infini… Le rapport symbolique était établi. Je devais maintenant l'assimiler. Mon temps était arrivé. Je devais théoriquement m'éloigner. La bataille avait véritablement commencé. Je ne peux pas certifier que la bataille soit finie. Il est trop tôt : « La bête est toujours vivante, elle remercie le Créateur comme peut le faire l'homme culturel. Nous sommes donc semblables au temps : à la fois, fleuve et lit du fleuve ».

Le changement, si déchirant qu'il puisse être, est susceptible d'être vécu non pas comme résignation passive, mais comme acceptation de la loi cyclique temporelle qui se transmue en éternité.

***

Seconde partie

***

La liberté n'est qu'un état intérieur étant donné que dans la vie réelle l'homme est limité par les circonstances. C'est ce que voulait dire le philosophe espagnol José Ortega y Gasset quand il parlait du « moi et ma circonstance ». La naissance de l'homme n'est plus libre. Il rentre dans un monde appartenant déjà à un certain niveau social avec ses valeurs et ses règles particulières d'usage. Le savoir, le langage avec lequel il est venu au monde disparaît par l'effet direct de la socialisation. Mais, un jour, il voudra savoir pourquoi il est venu au monde. Avait-il une mission à accomplir et si oui laquelle ?

***

Il aura des possibilités différentes pour sa recherche : devenir aveugle, la nier, essayer d'oublier que sa vie peut avoir un sens ou faire un travail sur soi pour retrouver le « paradis perdu », c'est-à-dire la vérité, la liberté et la paix.

***

Inutile d'aborder une recherche spirituelle ou métaphysique si le psychisme et l'émotivité sont teintées de pathologie.

Chaque fois que l'homme voudra monter vers les premières questions, les questions essentielles qui font l'originalité de l'être humain, des univers noirs et phobiques domineront ses démarches menaçant sa santé psychique.

***

Toute démarche verticale doit être appuyée et suivie par une démarche horizontale pour se connaître en tant qu'homme inséré dans une généalogie, avec une biographie et dans un contexte historique.

***

Rien ne différencie l'homme préhistorique de l'homme moderne. L'homme préhistorique avait peur du tonnerre et de l'éclair. L'homme contemporain a peur d'être victime du terrorisme ou d'une déflagration nucléaire. L'homme est le même – et comme l'autre – celui qui était face à l'immensité vide, cherche à se libérer de la peur. Au lieu de se réfugier dans une caverne, il a bâti une maison. Si le premier était choisi, parmi les plus capables, à diriger la horde, l'homme d'aujourd'hui progresse également dans les échelons du pouvoir à force de sacrifice et de volonté, d'apprentissage et de savoir-faire.

***

Mais la liberté ? Où est-elle ?

Elle se situe au moment où l'activité quotidienne cesse, quand le temps de ne rien faire arrive et que l'homme s'interroge sur lui-même, sur le sens de sa vie, sur ce qu'il aime, sur ceux qu'il aime.

L'homme peut toujours fuir tout questionnement quel qu'il soit avec la réussite professionnelle : voitures, maisons, voyages, loisirs, aventures... Tout est possible pour faciliter la fuite quand les coffres sont pleins ! Il sera libre tant qu'il pourra se payer le luxe et le plaisir ; autant de désennuiements pour éviter de penser aux problèmes de l'existence !

Dans une situation toute différente qui est faite de revers professionnels, l'homme, confondu dans sa triste misère, pourra s'enfuir – comme Job, au reste ! – dans une plainte irréductible devant l'insoutenable réalité de ses manques.

Dès qu'une réflexion intérieure les y contraint, le riche autant que le pauvre se poseront, dans cette situation sans issue, les questions suivantes : « Qu'est-ce que l'homme ? Qui suis-je ? Où suis-je ? Pourquoi la vieillesse ? Pourquoi la maladie ? Pourquoi la mort ? ».

Une révolte, dont les racines sont inconscientes, leur fera, naturellement, réclamer la liberté, c'est-à-dire un état de paix.

***

Toutefois, pour devenir libre, il faut devenir conscient et la recherche de l'unité intérieure est un très long chemin où il y aura autant d'appelés que d'élus, car, en principe, tout homme écoute un jour, au fond de lui-même, la question fondamentale : « Pourquoi suis-je si foncièrement malheureux ? ». Je me dis toujours dans ma vie : « Ne jamais plus revenir en arrière ».

Avec 80% de discipline et 20% de bon sens, je me suis vue flotter dans des espaces vides. J'étais menacée par des états où le vouloir survivre était secondaire. Mon attention n'était centrée que sur le désir de ne plus jamais souffrir. Pour pouvoir réussir, je dus m'accepter et, en outre, trouver des buts concrets auxquels je parvenais stoïquement et à petits pas de fourmi ouvrière.

***

La première décision prise dans mon cheminement consista à contempler la conscience inflationnée par les monstres de l'inconscient : la peur, l'angoisse, la culpabilité, la honte étaient mes aliments quotidiens. Chaque acte de ma vie me semblait mauvais. Je regardais mes enfants avec peine comme s'ils avaient une mère incomplète ou indigne, un être limité, qui n'aime pas coudre, ni faire le ménage. Tout ce que je faisais était noir, car je cherchais, assiégée par la négativité, un idéal de mère à l'opposé de ce que j'étais. Une de mes filles me dit encore : « Maman, parfois tu étais comme absente. J'avais l'impression que tu ne nous écoutais pas ». Pour sûr qu'elle avait raison ! Je n'avais pas la paix, car je n'étais pas libre. J'étais identifiée à une image de mère qui, par ailleurs, ne pouvait pas exister dans le réel, car elle aurait été une femme de ménage esclave, guettant le moment de leur faire à manger, de les coiffer ou de les habiller !...

***

Heureusement que j'avais une vie réelle épanouie et un travail professionnel qui me demandait d'être présente et agissante. C'était avec ce côté noble que j'ai pu faire de mes enfants des êtres bien incarnés, aimant la vie, aimant l'amour, acceptant la tristesse comme une partie de la vie et la joie comme un droit.

***

Vers cinq heures du matin, je me réveillais souvent pour me recroqueviller dans mes auto jugements noirs ! Oui, mais heureusement j'avais été élevée avec un certain sens de la dignité qui me permettait, dans la mesure du possible, de faire face à ma recherche de la paix, de la liberté, de la paix et de la vie quand j'étais seule. J'ai toujours essayé de ne pas imprégner l'inconscient de mes enfants avec mes doutes.

***

Il faut bien dire que quand nous cherchons la vérité nous finissons par la trouver. Évidemment, j'avais décidé consciemment de séparer l'émotionnel du rationnel. Progressivement, je pus pénétrer mes fantasmes.

***

Ma recherche de la liberté avait commencé une joyeuse matinée d'automne à Buenos Aires quand j'avais 16 ans. Je devais aller au collège des sœurs de la Miséricorde et ensuite, à mon cours d'anglais. J'ai décidé de faire l'école buissonnière. Je me suis promenée tout le long de l'avenue Costanera sur le fleuve de la Plata. Il faisait si beau ! J'arrivai jusqu'aux docks en passant devant les dépôts de grain ou de sable qui allaient être chargés dans des bateaux vers l'étranger.

***

Bientôt, j'étais devenue un grain de sable. Je souffrais par l'évidence de ma petitesse. Je ne pouvais être importante que pour ma famille. J'ai compris qu'être un grain de blé c'était un peu moins triste que d'être un grain de sable ! C'est ainsi que je représentais ma petitesse et ma solitude.

Soudain, j'ai eu peur de l'inconnu. J'aurais voulu courir et rentrer au collège, ou alors me fondre dans les bras de ma mère et confesser ma faute. Trop tard pour me repentir ! Il fallait faire face à la découverte et agir autrement. À ce moment-là, je ressentis pour la première fois le goût de la liberté. La peur et la petitesse étaient restées dans les dépôts ou dans les péniches.

Moi ? Je marchais en me balançant dans la vie. J'imaginais la terre avec des hommes comme des petits points noirs et j'ai su faire...

***

Quand je suis arrivée à mon cours d'anglais, c'était encore trop tôt pour rentrer dans la salle. Assise sur un banc sur le trottoir je regardais les gens et je les classais : grain de sable, grain de blé.

En face du cours d'anglais, il y avait un institut de recherche en bouddhisme tibétain. Dans ma poche j'avais l'enveloppe que ma mère m'avait donné pour payer mon cours d'anglais du mois suivant. Je n'ai pas hésité. Je traversai la rue et je suis rentrée dans l'institut que je n'ai quitté que 18 ans après pour venir en France.

Par rapport au cours d'anglais je continuais bien sûr et je payais avec mes épargnes, et ma mère n'a jamais su que la supposée école de yoga était un « peu plus que cela ».

***

Avec ma vocation syncrétiste, j'allais chaque dimanche à la maison du Père – l'église – avec toute la famille et les vendredis après-midi, je cherchais aussi !

***

Heureusement, je n'ai jamais eu d'a priori, ni de préjugés parce que la vérité venait mille fois enrichir ma vie à travers les réflexions de mes enfants et de mes patients, naturellement.

***

Je continue aujourd'hui dans ma recherche impitoyable de la liberté. J'ai pu constater à travers de longues années d'exercice professionnel aussi bien que de recherche personnelle que la plus dure prison de l'être humain est celle de la culpabilité. C'est elle qui fait le plus d'esclaves !

***

Il faudra différencier la culpabilité du remords. Un maître a dit « la culpabilité est un piège de l'orgueil, mais c'est le remords qui est la vérité ».

***

Cette nuit j'ai fait un rêve. Je dois dire qu'aujourd'hui je savais que je devais écrire sur la liberté et que, naturellement, je me suis endormie en souhaitant transmettre l'image de la culpabilité comme prison.

Ma mère était assise avec un ophtalmologiste autour de l'immense table ovale de la salle à manger de ma maison d'enfance. Sur la table, se trouvait une quantité énorme et indéfinissable de lunettes. Ma mère et le médecin me donnaient une paire de lunettes à la fois. Je prenais les lunettes. Je voyais quelque chose. La paire de lunettes se cassait chaque fois que je voyais quelque chose et que je comprenais l'image. Ils me donnaient successivement de nouvelles paires. Chaque fois le médecin corrigeait la position du cristal selon la nouvelle position de ma vue. Entre chaque paire de lunettes que je mettais, apparaissait un flash et je comprenais différents moments de ma vie.

Soudain une voix disait : « Fais le tri ! Culpabilité ou remords ? ».

Je trouve que mon rêve illustre la dynamique des prises de conscience successives. Les lunettes sont innombrables, nous avons toujours un regard nouveau. Les anciennes perceptions sont corrigées. Par rapport aux flashes, j'ai compris la relation lunettes/flashes et culpabilité/remords.

Que veut dire ce rêve aujourd'hui dans ma vie ? En premier lieu, que si je voulais transmettre la différence entre culpabilité et remords, il me fallait être claire à ce sujet en moi-même et capable de faire la différence entre les deux concepts en prenant mes expériences comme références pour faire le tri.

J'ai pu conclure :

– que le remords est fonction de notre degré de conscience, donc de responsabilité au moment de l'occurrence de l'événement ;
– que la culpabilité est fonction de notre degré de confusion, donc d'irresponsabilité au moment de l'occurrence de l'événement.

Dans le premier cas, je suis libre. Même de faire consciemment du mal à autrui ou à moi-même. Dans le second cas, je ne suis qu'une mécanique...

Je vous ai raconté où j'en suis dans ma recherche de la liberté.

Fait à Paris, le 11 août 1998
et la « canicule » qui fait mourir la réflexion
et beaucoup plus d'autres choses sont enfin arrivées…
et je me sens bien.
E. Graciela PIOTON-CIMETTI





Yo debería estar traduciendo el artículo que escribí en francés para éste número, pero no deseo hacerlo, porque ya mismo quiero comunicarme con nuestros lectores hispanohablantes.

El tema de la libertad es inmenso y sus profundidas insondables.

Toda mi vida, ha sido una búsqueda insaciable de la libertad y continua siéndolo. Hoy escribir, es para mi un acto libre. No una obligación. Comunicar mis propias experiencias es un acto libre, libre porque responsable.

***

¿Quién me llevó de pequeña a luchar contra las manchas de tinta en el delantal blanco del colegio?

Mi deseo de liberarme de las observaciones duras de mis profesoras, pero justas.

Comprendí, a los ocho años, que para sentirme libre, debía estar en paz con mi entorno.

Más tarde al final de mis estudios secundarios –en esa época, había que eximirse para no dar exámenes al terminar el año cursivo– una observación justa aunque dura de mi padre me puso frente a otra forma de libertad: yo debía pasar los últimos exámenes parciales y por imitación más que por convición me puse a tener miedos y aprehensiones. Se lo comuniqué a mi padre quien me respondió: «Dá los exámenes, después vas a tener todo el tiempo para ponerte nerviosa».

Así comprendí que la libertad se encuentra cuando uno desea verdaderamente, liberarse de la anxiedad, del miedo irracional.
Más tarde, fueron los estudios universitarios. Solía dar todos los exámenes en diciembre para quedar libre durante tres meses, libre para existir como un cuerpo que busca el placer y la forma.

Luchar contra el apetito insaciable de la adolescencia me llevó a liberarme de tediosos regímenes alimenticios a posteriori.

Si, yo debí pasar por el infierno, por la prisión de mis objetos interiores para llegar a la libertad de la «justa medida».

Y después, fueron los hijos: engendrarlos por convicción, parirlos con alegría, por haber tenido el corage de no escuchar las historias de «parirás con dolor». Mis alumbramientos fueron espacios de libertad.

Después, fue la vida, dura y sin piedad, pero incapaz de destruirnos si hacemos frente a nuestras «pruebas» con la libre convicción de que no pueden durar eternamente. Me costó mucho ver partir a los seres queridos, pero yo les dejé conscientemente la libertad de partir. Yo no traté de retenerlos, pero si de dejarlos en paz, mientras estuvieron vivos, no tratándolos como enfermos. Yo no los incluí en la prisión de mis miedos, les «Vayan mis amores», yo les he dicho cada vez. Yo sabía cuánto les costaba partir dejándome sola. Pero ellos, sin duda comprendieron que yo era libre porque les dejaba ser libres.

¿La profesión? Una batalla sin tregua por los otros, prisioneros de sus miedos, llevados por sus síntomas. Yo no concibo que se quiera enseñar la libertad y su sentido si no se es libre.

Trato de ser un «modelito», sin muchas pretenciones. Todo lo que conscientemente descubrí sobre la libertad es coherente: para ser libre, hay que ser responsable.

Para ser libre, es necesario sobretodo desear serlo y como dice Jung, yo no se dónde pero lo dice: «Cuando al fin del día la angustia nos devora preguntémonos: ¿Cuál es la tarea que no realizamos?» La libertad sabe a servicio conscientemente rendido.

La libertad no es una prisión, es un estado interior de unificación en el cuál los conflictos no son evaluados como tragedias irresolubles, sino como pruebas necesarias para hacernos evolucionar.

***

La libertad no es un peso. La libertad hace ligero nuestro paso y nos permite vivir el instante en su real plenitud.

Yo no sé qué será de mi cuerpo mañana, pero hoy él es libre de desplazarse en el espacio, de querer, de realizar, de gustar la presencia de Dios en sí mismo y en las majestuosas ó simples manifestaciones de su creación.

Hecho en Paris, el 19 de agosto de 1998
Y el tiempo es lindo
Y hay flores aunque
Haya también árboles muertos.
E. Graciela PIOTON-CIMETTI





Que peut évoquer pour vous la liberté ? Pour moi, elle se heurte d'abord aux limites du monde physique, à la souffrance de mon corps, aux contraintes de l'environnement social, à la multitude de règles édictées par la société. Il semble donc que la liberté n'existe pas. Et, pourtant, toute chose ne contient-elle pas son contraire ? Qui dit limite ou contrainte, signifie aussi possibilité de mouvement, de jeu à l'intérieur de ces mêmes limites, c'est-à-dire espace de liberté.

Mais qu'en serait-il dans un monde avec une totale liberté ? Il n'y aurait aucun effort à accomplir pour satisfaire son désir. Le chemin menant au plaisir serait déjà tout tracé, puisqu'il n'y aurait jamais d'obstacle à contourner. Après les premiers moments de passion, viendraient sans doute l'ennui et le manque d'enthousiasme. Tout se passe donc comme si la vie ne pouvait pas exister sans la mort qui la limite.

À l'inverse, on peut considérer l'existence comme totalement exempte de liberté : telle personne est emprisonnée dans un destin inexorable, telle autre est aux prises avec la répétition névrotique de l'échec. N'entend-on pas souvent sous différentes formes ce discours qui décrit un malaise intérieur indéfinissable et noircit la perception que le sujet a des choses et des êtres ?

Parfois, cette absence de liberté prend des formes plus visibles comme être prisonnier, dans un couple, de son partenaire qu'on n'aime plus, mais qu'on n'arrive pas à quitter par peur ; peut-être de la solitude ou de la nouveauté. L'emprisonnement est, dans ce cas, à la frontière du physique et du psychique. La liberté semble a priori exister, car aucune règle extérieure à soi n'impose de rester dans le couple. Et, malgré tout, cela se passe, après réflexion, comme s'il n'y avait pas de liberté, sans qu'on soit vraiment capable de définir la nature des contraintes qui nous privent de cette liberté.

Mais n'avons-nous pas besoin, à notre insu, de contraintes, d'une absence de liberté pour vivre, pour exister ? Nous savons tous que nous vivons quotidiennement avec des repères : les personnes proches que nous côtoyons, les lieux que nous traversons au cours de la journée, le domicile, le bureau, les transports en commun, un café, un restaurant, etc. Imaginons un instant que nous perdions tous ces repères ; ce serait un traumatisme psychique, un choc que l'esprit ne pourrait pas accepter dans l'immédiat. C'est comme si nous avions besoin d'une continuité physique et psychique pour préserver notre équilibre. Certes, notre vie est parsemée de changements, mais ceux-ci sont le plus souvent anticipés, choisis, préparés. Quand ce n'est pas le cas – être licencié économique par exemple, ou bien perdre une personne proche, etc. –, nous appelons cela un accident de la vie avec sa cohorte de difficultés plus ou moins passagères pour se réadapter : la souffrance, la dépression ou la déprime, les difficultés économiques ou des symptômes physiques comme l'insomnie, la nervosité, l'anxiété… La mémoire consciente ou inconsciente de tels épreuves nous incitent à ne pas les répéter.

En deçà de la nécessité d'un monde avec des contraintes, nous devons quand même bien admettre que la liberté existe, même si ce n'est que dans un espace restreint, un espace à la fois physique et psychique. La vie est comme une toile qui nous relie tous dans le temps et dans l'espace. La théorie selon laquelle un mouvement d'aile de papillon à pékin peut faire pleuvoir quelques jours plus tard à Paris, par le fait d'un enchaînement causal d'une série d'événement, est bien connue. Une petite cause peut provoquer de grands effets. Ce principe s'applique à l'individu dans son espace de liberté. Un sourire fait à un inconnu, une pensée pour un proche peut bouleverser notre vie, la rendre plus vivable si nous étions dans la souffrance, la rendre meilleure et plus pleine si nous acceptions notre vie telle qu'elle était avec ses bons et ses mauvais moments. Ce principe nous invite à une philosophie de la vie dont les éléments pourraient être :

– ne pas remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même ;
– garder l'espoir en l'avenir ;
– profiter de notre espace de liberté et ne pas céder au « radinisme existentiel » ;
– se sentir responsable de sa vie et de celle des autres, car un acte nous engage vis-à-vis du cosmos ;
– se définir des règles de moralité afin de limiter les effets néfastes de nos actes sur notre environnement.

Cherchons au quotidien les espaces de liberté et appliquons cette philosophie pour dynamiser notre capacité de changement et d'évolution. Le jeu en vaut la chandelle !

Hervé BERNARD





Dans le cadre de la psychanalyse, on peut parler de « recherche de la liberté » puisqu'il s'agit d'une démarche active, d'un but à atteindre. En effet, lorsqu'on entreprend une psychanalyse, c'est souvent parce que l'on ressent un malaise, comme un carcan dont on voudrait se débarrasser, se libérer. On peut aussi parler de « libération ».

Cette recherche peut durer plusieurs années, tant que dure la psychanalyse, et chaque étape est une victoire. C'est un long travail de fourmi, une interrogation constante et quotidienne. C'est un regard sur soi, sur son propre comportement face aux autres et face aux événements, et une recherche de la connaissance de soi.

D'après le Larousse, la liberté est « le pouvoir d'agir sans contraintes, de choisir ». Il s'agit donc de se libérer des contraintes et des barreaux de prison qui nous empêchent d'y voir clair et d'avancer. Il s'agit d'être un homme libre qui est, d'après le Larousse, « un sujet qui agit selon sa propre nature ».

On voit, par conséquent, que pour agir et choisir librement, il y a tout un chemin à parcourir, qui est :
– dans un premier temps, se connaître soi-même et être soi-même, avec élimination de toutes les influences extérieures ;
– dans un second temps, être libre, car la libération de l'individu lui permet de faire ses propres choix et d'agir librement.

Se connaître soi-même
Et pouvoir répondre à la question : Qui suis-je ?
Quels sont mes goûts, mes affinités, mes aversions ?
Quelles sont mes limites ?

Être soi-même
Avant de pouvoir prétendre à être libre, il faut pouvoir « être » tout simplement, mais ne pas être quelqu'un d'autre, être soi même.

Ainsi, le développement de l'individu se fait selon des modalités bien connues, de la naissance à l'âge adulte, mais il est entièrement dépendant de son environnement, des liens affectifs qu'il possède avec ses proches. Il baigne dans un milieu, il hérite d'une culture et d'un mode de vie. Une éducation bien faite a pour but de le rendre libre et autonome. Mais il peut aussi hériter d'une ou de plusieurs névroses, et son but, en entreprenant une psychanalyse, est d'éliminer toute influence négative, délétère, néfaste, et tout parasite qui pourrait entraîner chez lui un comportement qu'il ne juge pas en accord avec son moi le plus profond.

Exemple : Depuis ma plus tendre enfance, mon père insiste pour que je reprenne après lui la direction de l'entreprise familiale, c'est ce que j'ai fait. Mais, un jour, j'ai tout plaqué, et j'ai réalisé mon rêve d'enfance : devenir journaliste.

Être libre
Mais avant d'arriver à un choix libre et à une bonne connaissance de soi, on passe des années de galères, et d'hésitations. On sent peser sur soi une emprise tenace et puissante, on voit un autre que soi habiter son âme, prendre les commandes, contrôler son esprit, diriger ses moindres gestes. On souffre de se voir névrosé et impuissant, et après avoir noirci des pages entières et des cahiers entiers de psychanalyse, on va s'épancher des heures entières auprès de son analyste. Le moindre choix est douloureux, difficile, long et pénible.

Exemple : Je dois m'acheter une voiture, mais j'hésite entre deux couleurs, le bleu vif et le bleu métallisé.

Pourquoi ce choix est-il douloureux et angoissant ? Pourquoi une chose simple en apparence – le choix d'une couleur – se transforme-t-elle en un dilemme grave et pénible ? Il faut, pour comprendre, remonter jusqu'à l'enfance pour y trouver le traumatisme initial à l'origine de la névrose. C'est pourquoi le travail d'analyse est si long, mais, en même temps, si méthodique et si complet.

Et puis progressivement, on sent que quelque chose en soi se libère, se débloque. Les nœuds se desserrent, l'emprise se relâche. De jour en jour, on est moins angoissé, plus détendu.

Si on arrive à prendre du recul, et à s'observer avec un œil extérieur, on se dit : « Mais j'ai changé, ça va mieux ! »

Comment sait-on qu'on est devenu libre ou en train de le devenir ? C'est que, tout à coup, après dix ou quinze ans de prison, de carcan, d'hésitations et de souffrances, on fait un choix libre, puis un autre, et encore un autre.

Et, si on relit les cahiers correspondant à différentes époques de la vie, on se rend compte du chemin parcouru grâce à notre allié le plus précieux : le temps ! Quelle émotion, quelle joie, quel soulagement de voir les efforts de tant d'années récompensés ! Quelle fierté de se sentir enfin devenir autonome, adulte, individu à part entière, libre et responsable, mûr, fort d'une expérience vécue et enrichie de la souffrance vaincue. Les interrogations ont trouvé une réponse, le doute est remplacé par des certitudes.

Conclusion
La liberté de l'individu est, peut-être, la plus grande conquête de la psychanalyse. Le cheminement en est long et difficile. Ceux qui ont entrepris cette connaissance de soi méritent de connaître la paix et la sérénité.

Isabelle Delporte





Libertad en canciones, libertad en poémas, en políticos, en pueblos, escuelas.
En prostitutas, en hombres, en mujeres en derechos y obligaciones; aquí! allá!
Libertad… Libertad!

Por qué necesito buscarte, por qué necesito encontrarte.
Por qué te escapas, por qué te roban.
Conquista incesante, perpétua manía no permites que me pare cuando te tomo;
delicia pasajera: armonía, timbre suave.
Ahí estás… traviesa, escurridiza, inalcanzable, simple. Ya.

Diría aquel: a dónde está? Cómo és?
Dios, tal vez.
Pensamiento, idea, pasión.
Ilusión, tal vez.
Conquista, amor.

Terror profundo de descubrirte y conservarte.
De qué otras hondas ilusiones, podría vivir el hombre?
Si supieran que estás aquí, ahora. Siempre.

Ay!, Ay!, Ay!…te conozco; aunque pocas veces te abrace.
Cómo ries! Cómo ries a carcajadas porque son pocos los que concientizaron tu
presencia en ausencia.
Eterno deseo universal, hambrienta por dejar de ser virtual en éste mundo
concreto, sin edad.

Libéralo.
Libera el más puro de los secretos ya.
Que sólo el hombre te atrapará, cuando entienda que sólo se és
Exclavo por ser un «Ser Libre», buscándote donde ubicada ya estás.

Lilian E. Lozzia





Por Audisio Selfero Nelson (1), María Alfonso Eulogio (2), Audisio Santiago Andrés (1), Merlasino Jorge Luis (1), Francés Oscar (1), Torres Perla Araceli (1), Verna Edgardo César (1)

¿Cómo se produce el envejecimiento? ¿Qué factores lo agravan? ¿Cuáles lo retardan? Todas las células del organismo utilizan el oxígeno para generar energía y mantener su metabolismo. En este proceso se forman en pequeña proporción moléculas derivadas del oxígeno que por sus características atómicas se denominan Radicales Libres (RL), las que son muy tóxicas para las estructuras celulares, especialmente las membranas celulares y las moléculas de ADN.

El oxígeno es como un arma de doble filo, por un lado es imprescindible para las funciones celulares y por el otro genera estos agentes tóxicos o (RL). La atmósfera con oxígeno es imprescindible, y nos mantenemos vivos frente a los (RL) porque nuestras células presentan un verdadero arsenal de defensas llamadas Agentes Antioxidantes para neutralizar los RL.

Algunos se reciben con la alimentación, vitamina E, caroteno, vitamina C, otros –fundamentalmente enzimas– son sintetizados por la célula. Del equilibrio entre la producción de RL y las defensas antioxidantes, depende la longevidad y la calidad de vida de los animales y seres humanos. Varios factores pueden desequilibrar esta relación: infecciones, dieta inadecuada, radiaciones. Un ejemplo a tener en cuenta, es el uso de terapéuticas en animales deportivos a base de hierro, esto puede llevar a un exceso del mismo en el organismo y romper el equilibrio entre RL y defensas antioxidantes por su acción acelerante en la formación de Radicales Libres.

En las últimas etapas de la vida asistimos al declinar del organismo, con progresiva reducción de los procesos biológicos, alteraciones estructurales y funcionales de los distintos sistemas y una falla de adaptación a las exigencias fisiológicas y patológicas. Esto es la resultante de un cambio general de la actividad orgánica, centrada especialmente en las gónadas, hipófisis y diencéfalo, caracterizado por déficit metabólico. La sintomatología general en el envejecimiento es variable, en la mayoría es llamativa la delgadez u obesidad en ciertos casos, disminución de la sensibilidad, torpeza de movimientos, pérdida de la líbido, aumento de grasas, reducción del grosor y consistencia muscular, deficiencia de calcio óseo, atrofia y degeneración de parénquimas.

Uno de los últimos descubrimientos del por qué de la vejez, tiene relación con la incidencia de los Radicales Libres, donde se da la paradoja del oxígeno, que aunque no podemos vivir sin él, termina matándonos. Una molécula derivada del oxígeno ha sido culpada de ser una de las principales causales de envejecimiento.

Los Quelatos Monodentados (QMD) presentes en el producto Rudavet Geriátrico Eutrófico, bloquean, quelatan y eliminan los radicales libres.

Casuística: Los signos clínicos de interés tomados por los autores para verificar la respuesta a la aplicación del fármaco Rudavet Geriátrico Eutrófico son: Apetito: escaso-ausente, Actitud: deprimido-postrado, estado general: flaco-obeso, piel: pelos secos descoloridos-quebradizos, reflejo patelar: negativo-disminuído-ausente, reflejo anal: negativo-disminuído-ausente, palpación vertebral, segmento cervical, dorsal, lumbar, sacro: normal, anormal o algias.

El número de caninos evaluados fue de 56, con una remisión total de los signos clínicos considerados por los autores. En los casos de patologías de columna vertebral, de 20 caninos evaluados se obtuvo una respuesta favorable –no curativa– en un alto porcentaje, con la asociación de los fármacos Rudavet Regulador Metabólico y Geriátrico Eutrófico, por vía mesoterapia (vehiculación de medicamentos por vía intradérmica en el lugar de la afección) entre las apófisis transversas o espinosas del segmento afectado.

Vías de aplicación y dosis: se utilizó Rudavet Geriátrico Eutrófico, por vía subcutánea en dosis de 3 a 5 ml tres veces por semana, durante 30 a 45 días.

Vía Mesoterapia: Geriátrico Eutrófico: 1 ml, Regulador Metabólico: 1 ml, Procaina 2%: 2 ml, Dosis: 0,1-0,2 ml por puntura intervertebral una vez por semana, durante 6 a 7 semanas.

Referencias:
1.
Universidad Nacional de La Pampa. Facultad de Ciencias Veterinarias. Cátedra de Técnica y Patología Quirúrgica.
2. Universidad Nacional de La Pampa. Facultad de Ciencias Veterinarias. Cátedra de Patología General y Anatomía Patológica. Facultad de Ciencias Exáctas y Naturales. Cátedra de Citología e Histología.

Health I. G. News




La cité des anges



Impression :
Excellente. Film normal qui parle de choses vraies. Le thème en est le libre arbitre et il est logiquement développé.
Les séquences qui font référence à l'incarnation sont remarquables. Je ne fais pas référence à l'amour, mais aux sensations : le toucher, la mer, surtout la mer.

Parallélismes possibles avec nos vies :
La découverte de la pulsion sexuelle, de la sensualité et de la vie.
Quand il se jette insatiable dans le cœur des vagues, le retour sur la plage, le contact du sable avec son ventre, le soleil dans les yeux. Il est dans cette situation-là un être sans histoire, au présent absolu.
Avoir aimé un jour tel que l'ange, complètement jusqu'à ce sacrifice de toute éternité pour vivre l'amour charnel.
Souvenirs d'avoir été heureux de se réveiller chaque matin et de se sentir aimé.
Au commencement, la vie n'a qu'une seule logique pour nous : aimer encore beaucoup plus qu'être aimée, car, en aimant, nous existons pour nous-mêmes.

Qu'est-ce que j'aurais fait à la place des personnages ?
Dans le temps, j'aurais fait comme l'ange. C'est à ce personnage que je m'identifie le plus.
Quant à la femme, elle est trop peu présente et beaucoup trop dans ses états d'âme et ses crises de culpabilité pour que je m'identifie à elle.

Aujourd'hui que pourrais-je faire à la place de l'ange ?
J'essaierais de trouver une autre mer près de Dieu pour plonger dans les vagues.

À la place de la protagoniste ?
Je ne vivrais pas avec les yeux fermés. Je trouve qu'elle manque du sens du réel. Elle suit plus qu'elle n'agit.

Résumé :
Le film présente une tentative d'accès aux problèmes liés à l'incarnation.
Un ange tombe amoureux d'une femme qui, par la souffrance d'une mort dont elle se sent responsable, lui permet d'approcher une autre nature, la nature spirituelle.
Pour cet amour, l'ange s'incarne pour découvrir la précarité de la nature humaine. Par ailleurs, celle qui était mortelle part dans l'au-delà et celui qui était immortel devient esclave dans les limites de son corps soumis aux avatars de la condition humaine : les quatre douleurs de Bouddha.

***

L'insoutenable légèreté de l'être (reprise)
de
Milan Kundera



Ce film est un espace de réflexion : la prison des pulsions. Le film est long avec la sensation d'être dans un monde très fragile. Je ne veux pas en dire plus…
E. Graciela PIOTON-CIMETTI




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