NUMÉRO 157 REVUE BIMESTRIELLE octobre-novembre-décembre 2014

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Auteur Titre de l'article Título del artículo
 
Pioton-Cimetti, E. Graciela Éditorial Editorial
  Le silence El silencio
 
Bernard, Hervé Le silence
 
Bègue, Jean-Pierre Le silence dans l'analyse
 
Cohen, Rut Energía, luminosidad y movimiento
  2015-año 8 símbolo del infinito móvil
 
Delagneau, Philippe Le silence
 
Giosa, Alejandro El silencio
 
Manrique, Carla El Silencio
 
Roussel, Agathe Le silence
 
SOS Psychologue Séance d'analyse de rêves de août 2014
 
Stella, Silvia El silencio según un sueño
 
Thomas, Claudine Le silence


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Le silence procure, dans la mesure du possible, l'indispensable liberté.

Cette liberté apparaît, le plus souvent, comme le droit de faire ce qui plaît, de suivre son caprice, d'agir à sa fantaisie, sans subir aucun joug. Vue ainsi, elle semble le bien le plus désirable. Au contraire le devoir apparaît comme une contrainte, une obligation, une corvée, une punition. Il prend l'apparence concrète du licol, de la prison. Il éveille les images abstraites de discipline militaire, de procès-verbal, de peine afflictive.

À première vue, la liberté ouvre les champs de la joie ; le devoir nous enferme dans la fatigue, l'ennui, la douleur.

Le problème n'est peut-être pas aussi simple… La réalité non plus.

Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



Ton silence, mon silence, notre silence

Ton silence, mon silence, notre silence, et les jours se sont passés, et les années où nous avons goûté ensemble cette liberté si difficile à atteindre pour pouvoir être avec l'autre, dans un silence confiant et paisible.

Des amis, des amants, combien de choses se sont passés dans notre vie, dans laquelle ce silence, parole d'or, a contribué à nous permettre de le comprendre, de l'apprécier. Ce n'était pas l'incommunication de chacun pour soi. C'était la communication de deux, ensemble, reliés vers le haut par une conscience objective, en éveil permanent.

Et soudain, une parole fait événement entre toi et moi, et peut paraître incroyable. Mais ce mot représentait ce qui en moi était un travail d'introspection dans le silence. Et il en était de même pour toi. Je m'en souviens, dans différents pays du monde, les lumières derrière nous permettaient de capter comme des ombres chinoises, l'ombre de nos corps. Quel merveilleux silence, celui des ombres sans aucune matérialité, mais symbolique d'une communication toujours vivante ! Ta présence, ma présence, dans différents pays du monde, des découvertes dans le silence.

Et je reviens à une image qui apparaît. Tous les deux, en Chypre turque, à Demiskese, le sable brûlant avec le soleil dans la journée, les nuits avec des parfums de jasmin, la musique de Zorba le grec, et les ballades nocturnes dans un silence sidéral, dont tu étais toi, et j'étais moi, et nous étions nous.

Je continue. Le ronronnement des avions, vingt-huit petits vols entre l'Afrique du Sud, le Mozambique, la Namibie. Et je regarde, en silence, les paysages, qui ne sont jamais partis de mon âme. Et toujours ton silence, mon silence, notre silence.

Et ce mois de mars 1995 en Argentine, quand tu as découvert dans ton silence respectueux, les tombes de mes ancêtres, les églises de mon enfance, cette fois-là nous nous sommes promenés, à partir de Miramar, dans tous les sens, en cherchant un espace où vivre enfin, dans un silence partagé, sans être envahis dans nos territoires de solitaires accompagnés. Et c'est là-bas que nous avons trouvé ensemble cette finca traversée par un fleuve, qui s'appelait le Tigre. Avec des maisons à l'intérieur, et une autre fois, à la nuit tombante, le parfum des jasmins, les bruits du moulin et les tournesols énormes. Je garde une photo de ce jour-là, où nous étions assis en face de la piscine, ton silence, mon silence, notre silence. Et la parole magique ne me quitte pas.

Qui a dit en nous cette phrase : « Ne me quitte pas, avais-tu peur que je te quitte ? Avais-je peur que tu me quittes ? » Étrange ! Cette phrase était dans l'air, non verbalisée, il s'agissait d'une image. Et je reviens. Les images se succèdent. Le thème est toujours ce silence tellement riche, ce silence d'une présence vigilante, où nous étions responsables du rappel qui nous a été donné. Depuis cet après midi, le 26 octobre 1980, quand nous sommes partis ensemble au Tremblay, en laissant passer les années, je te retrouve dans toutes mes images, étranges. Dans ces images, il n'y a que toi et moi, la mer, le pays, les fleurs, les parfums, et cet infini savoir-vivre, qu'apporte le silence.

Je voudrais te dire tellement de choses, et je pars. Je ressens déjà le ronronnement des moteurs de l'avion. Je pars en Argentine. Comme j'ai pu le faire, en Honduras ou au Canada, j'ai fait des efforts, car avant même de m'asseoir dans l'avion, je te retrouve avec ton silence, mon silence, notre silence. Et une phrase me vient : « Je ne te quitterai pas ». Qui a pu dire cela aujourd'hui ? Le ronronnement des moteurs de l'avion m'endort. Ta présence physique me manque, mais tu es tellement là.

C'est parfois pour cela qu'il est difficile de mettre des limites entre toi et moi, parce que nous sommes toujours dans le présent de la conciliation. Les portes de l'avion vont se fermer, avec ce bruit que tu aimais, que j'aimais, que nous aimions. Nous sommes une autre fois dans cet énorme ventre maternel, où nous étions un jour, toi dans ton silence, moi dans mon silence. Et nous dans notre silence respectueux, en face du miracle de la conception humaine.

Avec présence, dicté sur un magnétophone,
le jour de mon départ en Argentine, pour revenir avec toi.
Dors de ton sommeil éveillé, dans notre Domme bien-aimé !
Nous continuons à partager notre silence
et l'éveil, dans cet instant, qui fait éternité.
Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



Le silence est devenu une donnée rare et parfois oubliée dans le rythme frénétique de notre quotidien et dans notre environnement. En effet, il est parfois bien difficile d'écouter le silence, ou tout simplement d'accéder à des espaces de silence, dans le bruit incessant de nos activités quotidiennes, tant il est présent autour de nous, à de multiples niveaux et sous différentes formes :
  • les bureaux et autres lieux de travail sont bien souvent bruyants et mal insonorisés de notre environnement professionnel, se prolongeant souvent aux restaurants d'entreprises et autres cantines où pourtant nous aspirons au calme pour se ressourcer un minimum après de longues heures stressantes à son poste de travail, au téléphone ou dans des réunions,
  • notre foyer peut être régulièrement non exempt de tracas sonores : les voisins, l'environnement d'une rue, d'une voie de chemin de fer ou le passage des avions, les enfants et leurs excès dans leurs jeux ou leurs comportements, un compagnon ou une compagne à l'environnement sonore un peu trop envahissant,
  • mais le bruit peut ne pas être que sonore : la pression psychologique, la proximité d'un environnement dangereux ou plus largement anxiogène, même si toutes ces sources ne relèvent pas du bruit, produisent les mêmes effets que le bruit : une invasion de son espace vital, un atteinte à notre recherche de calme, une perturbation de notre équilibre physique et psychique, celui qui nous permet de sentir en harmonie avec l'ici et maintenant, qui nuit au besoin de silence.

Le silence est nécessaire pour écouter sa voix intérieure, ses désirs profonds et éviter d'agir selon des schémas primaires et répétitifs. Il s'agit d'un besoin vital absolument indispensable au bon développement harmonieux d'un être humain, au même titre que respirer, s'alimenter, boire, se reposer, jouir de la liberté, préserver sa dignité

Le silence met en relief les tréfonds de notre âme par le biais de la relation conscient-inconscient, en permettant de mieux accéder aux éléments inconscients qui cherchent à remonter à la conscience, quelles que soient leurs formes : pensées, impressions, sentiments, fantasmes, idées fixes, sensations, qu'ils soient précis, diffus, masqués, codés… Le silence peut s'avérer un puissant révélateur de nos sentiments, de nos peurs et angoisses, de nos désirs.

Le silence n'est pas du tout une phase d'inaction que certains pourraient apparenter à la paresse, non, il s'agit d'un espace temporel et spatial nécessaire pour se structurer, faire un bilan sur soi-même, faire le ménage dans ses idées, ses pulsions, ses sentiments, balayer ses priorités ou tout simplement se reposer, se ressourcer, autant sur les plans mental, corporel, spirituel…

Le silence, faute d'avoir pu préserver son essence et sa trace dans le brouhaha de notre quotidien et dans le rythme de plus en plus effréné de notre société de consommation, demande un travail de reconstruction au milieu de notre environnement habituel.

Les espaces de silence sont ceux que l'on se ménage, mais aussi ceux que vous permettent les autres. Dans tous les cas, il y a parfois beaucoup de travail à faire. C'est pourquoi il est recommandé de construire ses propres espaces de silence, dans le temps et dans l'espace, en fonction de nos contraintes, de nos affinités. Cela peut être une promenade journalière dans un lieu au calme, un temps de repas seul ou avec des proches dont la sociabilité vous est reposante.

En tout état de cause cette phase de construction exige persévérance et discipline pour permettre au corps et à l'esprit de s'approprier le silence qui est mis à leur disposition pour développer en interne un travail de fond et devenir bénéfique pour l'équilibre et l'évolution de l'individu.

Hervé Bernard



L'adage bien connu « la parole est d'argent, mais le silence est d'or » s'applique tout particulièrement à la situation analytique ; si libérer la parole du patient est bien l'objectif de la cure, il n'en demeure pas moins que c'est le silence de l'analyste qui va permettre cette libération.

En restant silencieux pendant les premières semaines jusqu'à l'établissement du transfert, l'analyste utilise le silence comme moteur ; il frustre le patient de toute réponse pendant cette période tout en gardant une attitude interne de bienveillance et d'acceptation.

Le patient confronté à ce silence va parler ou se taire en essayant toutes sortes de stratégies pour faire sortir son analyste de ce mutisme : il va chercher à l'émouvoir, à le charmer, à l'agresser et le besoin de se justifier va l'engager de plus en plus loin, ce qui lui fait perdre le contrôle de ce qu'il dit. Il est entraîné dans une double régression : régression vers des stades antérieurs de son développement et régression par le passage d'un signifiant à l'autre du désir dont on sait qu'il s'est aliéné dans des signifiants de plus en plus éloignés de son origine.

Par sa demande de réponse et par l'absence de réponse qui lui est opposée, le patient entrouvre tout son passé jusqu'à l'enfance et la petite enfance.

Sur ce fond de silence, lorsque l'analyste prononce un mot, une phrase ou une interprétation très concise visant plus l'affectivité que la raison, cette intervention prend beaucoup plus de poids et de force, car la parole de l'analyste n'a pas de meilleur adjuvant que le silence ; c'est du silence et de l'attente qu'elle tire et prend sa vraie valeur ainsi que son efficacité.

À un moment de l'analyse, on peut faire le constat d'un autre niveau d'échange où la parole n'a plus cours. Le silence s'installe, un silence très différent des autres, ce n'est plus un silence d'opposition, de peur ou de malaise, mais un silence tranquille et bénéfique dans lequel le patient se laisse aller.

Ce silence peut durer toute la séance ou plusieurs séances, le patient se sent bien et l'exprime en termes simples « comme c'est tranquille ici », « comme je me sens calme et en paix ». Il semble y avoir une sorte d'état d'union avec l'analyste dans et par le silence dans une sorte de plénitude.

Cette relation non verbale semble relever du stade préobjectal du développement, période des premiers mois de la vie où la dualité du sujet et de l'objet n'est pas encore perçue et où ce qui est éprouvé ne peut s'exprimer avec des mots.

Ce serait la nostalgie de l'état fusionnel qui serait à la base de cette relation non verbale et non verbalisable ; le sujet ne peut la revivre qu'en retrouvant une union passagère à l'autre.

Le patient fait donc l'expérience d'un bien être nouveau et inconnu jusqu'alors, il prend conscience qu'il existe à l'intérieur de lui-même une zone sans conflits, un point stable et sans remous ; le fait d'avoir pu l'éprouver permet de prendre de la distance à l'égard des conflits qui l'agitent, de ne plus avoir peur du silence et de puiser dans ce moment privilégié une nouvelle force pour assumer la séparation.

Dans ce moment de paix, il n'y a plus les sentiments excessifs : amour, haine ou ambivalence qui ont caractérisé le transfert sur l'analyste, changement notable qui favorise l'intégration de tout ce que l'analyste a pu apporter ou enseigner ; cette dépassionnalisation aide également à la liquidation de la névrose de transfert pour déboucher sur une relation beaucoup plus paisible à travers laquelle l'analyse va pouvoir se poursuivre.

Jean-Pierre Bègue



Le silence évoque pour moi la paix, un chemin initiatique vers un paradis, le paradis d'un homme unifié.

Le paradis ici bas existe. Il est très certainement à rechercher en nous-même avant de le rechercher et le percevoir autour de nous ou ailleurs, dans un monde incompris encore illusoire qui n'existe que dans les livres pour nous qui n'en avons pas fait l'expérience ni l'exploration.

Le silence est celui de cet être bien vivant dans une action ou il n'y a ni bavardage, ni doute, ni confusion.

Le silence est dans cet être unifié ou son corps, sa pensée, son sentiment sont unis dans l'action. Ce silence intérieur est au service de l'action consciente, de la conscience qui trouve alors le chemin de la présence et le manifeste.

J'affirme que cette réalité existe. Je comprends bien toute la difficulté à appréhender ce concept et à l'éprouver en soi. Pour ceux qui l'éprouvent, c'est une réalité bien tangible recherchée et trouvée au cours d'un chemin de vie initiatique, spiritualisé.

La spiritualité n'est pas un vain mot. C'est simplement au commencement ressentir instinctivement que l'être n'est pas uniquement un sac de viande pourvu de fonctions particulières qui le classeraient au sommet d'une chaine de la création.

Et si ce n'était en définitif qu'une étape de son évolution, justement, parce qu'il se situe sur un sommet ?

N'y-a-t-il pas matière à s'interroger ?

Qui pense et se donne tous les droits parce que Dame Nature l'a positionnée ainsi ? Qui pense qu'il y a peut être une raison objective et inexplorée d'occuper la place qui est la sienne sur terre et dans ce vaste univers ?

La voix du questionnement intérieur est la voie du silence. Ce questionnement surgit dans le silence des parties spiritualisées ou sensibles de notre être sollicitées par un instinct existentiel encore vivant.

Pourquoi la vie intelligente et consciente, pourquoi suis-je né avec toutes ces fonctions évoluées, pourquoi m'est il tant donné, pourquoi la vie, pourquoi cette conscience, qui suis-je ?

Et du silence conscient, des réponses conscientes sont données. D'où viennent-elles ?

Une réponse m'est donnée en cette instant, par l'écho évocateur de notre présidente Emma Graciela Pioton-Cimetti de Maleville et de son époux Georges de-Maleville, sans qui il m'aurait été impossible de partager avec vous la compréhension d'un voyage initiatique engagée avec eux depuis onze ans.

Onze ans, une éternité ou un instant de ce monde silencieux. Je rends témoignage à notre présidente qui a voué sa vie et la nôtre à les rendre plus conscientes, plus responsables, plus joyeuses, plus aimantes.

Paix à son âme et à son corps, avec amour, en témoignage sincère et éprouvé d'un élève, certainement bien unifié en cet instant dans le silence paisible et vivant de son être.

Fait à Chessy, le 30 novembre 2014
Philippe Delagneau



Comme le cite le proverbe : « la parole est d'argent, le silence est d'or », en effet, être dans le silence permet de nous retrouver seul face à soi même. C'est à ce moment là qu'intérieurement nous pouvons nous remettre en question, rêver, s'exprimer. Le silence est un phénomène calme et paisible. Il est source d'inspiration et de remise en question pour chacun de nous. C'est une manière d'admirer notre environnement, de savourer, de goûter le moment présent. C'est aussi un moment pour se recueillir, pour penser et pour oser regarder le passé, le présent, le futur… Le silence nous apporte en toute sérénité une réelle prise de conscience de la vie dans toute son intégralité. Il nous fait mesurer la consistance de chacun de nos actes et de nos paroles.

Cependant, après observation je remarque que le silence semble de plus en plus être évincé par la société. Lors d'une conversation, un moment de blanc, un petit temps de silence ne doit pas faire peur, c'est simplement un temps à prendre, pour pouvoir contempler ou réfléchir. Il n'est en aucun cas indispensable de combler un tel moment. Malheureusement, le silence dans le contexte de la société actuelle est un moment difficile à s'approprier : je pense que les nouvelles technologies étouffent ces grands moments de silence. Peut être que le bruit, les paroles, les sons rassurent une personne et lui évitent de se retrouver seule face à elle-même, comme si aujourd'hui une personne avait peur de se trouver face à la réalité.

Et pourtant, combien il est précieux que nous puissions s'approprier ces temps de silence. Ils sont tout simplement vitaux pour notre équilibre, pour la connaissance de nous-mêmes, mais aussi des autres, du monde dans lequel nous évoluons. Ce silence devrait être un trésor dans nos vies, car il répond à un besoin enfoui, pas toujours formulé et qui nous échappe. Si chacun de nous prenions la décision de laisser le silence envahir notre vie, peut être trouverions-nous des solutions à de nombreux maux ? Nous pourrions prendre du recul, de la distance sur l'événement et ainsi regarder devant nous avec plus de confiance et d'une manière plus paisible.

« Le silence est d'or », et il semble nécessaire de mettre tout en œuvre pour lui laisser une place dans nos vies et regarder l'avenir sans le craindre.

???
Agathe Roussel



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SOS Psychologue



Tout d'abord au lieu d'écrire le mot silence, j'ai écrit soleil. En effet, le silence est un véritable soleil, une lumière pour moi et on ne l'atteint pas comme ça. Pour ma part, je dirai que cela demande des années de travail sur soi. En effet, j'ai toujours été dans l'agitation, l'hystérie de par mon vécu et, de ce fait, je ne supportais pas le silence, l'immobilité, j'en avais peur, car pour moi c'était comme une mort.

J'ai beaucoup vécu dans le silence, sans parler, en m'effaçant, mais quand je parle de ce silence j'évoque un silence mécanique, sans conscience, un silence imposé qui vous emprisonne et vous plonge dans les ténèbres.

Au contraire, quand je dis que le silence est un véritable soleil, une lumière, je parle d'un silence conscient, que l'on ressent dans tout son être, qui illumine notre vie et nous permet d'être à l'écoute de Dieu. Ces moments de plénitude nous permettent également d'observer et de donner un sens à notre vie. C'est dans le silence que se manifeste la véritable activité de réflexion, la pensée divine alors qu'aujourd'hui la vie nous isole de notre réalité intérieure. Elle nous empêche d'être à l'écoute de nos vrais besoins et c'est la raison pour laquelle nous nous préoccupons principalement de choses futiles, superficielles. Il serait bon de faire silence afin de percevoir ce qui se passe vraiment en nous.

Le silence nous offre une certaine distance par rapport à nos préoccupations et donne la possibilité d'accéder à une plus grande conscience. Être à l'écoute de l'autre est un partage, un don que l'on fait alors que chez la plupart des êtres il n'y a que du bavardage, le bavardage de l'ego et c'est sans intérêt.

Chacun porte en lui une part de lumière et est relié à la source de tout ce qui existe. C'est un choix. Elle est en chacun de nous, à l'état latent, n'attendant que l'éveil de la conscience. Il suffit de chercher les réponses, dans le silence, à l'intérieur et non plus à l'extérieur de soi.

En laissant émerger et s'imposer cette part de lumière que chacun porte au plus profond de lui, l'homme peut découvrir une conscience nouvelle qui peut changer sa vie.

Fait à Chessy, le 1er décembre 2014
Claudine Thomas