| NUMÉRO HORS-SÉRIE | REVUE MENSUELLE | OCTOBRE 2001 |
| Auteur | Titre de l'article | Título del artículo | |
| Pioton-Cimetti, E. Graciela | Babel | ||
| Bernard, Hervé | La liberté | ||
| Cohen, Rut Diana | El eterno retorno | ||
| Health I. G. News | ¿Qué es el ántrax? | ||
| Laborde, Juan Carlos | La libertad y el terror | ||
| Laborde, Juan Carlos | ¿En qué clase de mundo queremos vivir? | ||
| Laborde, Juan Carlos | Sobre el origen de la maldad |
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Babel n'est pas fini !
Je crois qu'un mauvais rêve tombe sur nous. Un monstre dévorateur, mais bien connu, nous assiège, nous dévore, s'élance vers notre indéfinissable humanité. La suffisance est notre pire ennemi. Ce qui nous affaiblit, c'est de nous sentir offensés par les actes, les croyances et les méfaits de nos semblables.
Réfléchi à Paris, le 31 octobre 2001,
pendant une superbe nuit de l'été indien. La première nuit de la création, la première nuit de l'espérance | |
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Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti
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La liberté est la chose la plus naturelle quand on en dispose, au point de ne pas se rendre compte de son existence.
Mais la liberté peut devenir la chose la plus enviée, la plus importante, quand la situation devient trop contraignante, voire étouffante, quand on cherche à crier et que personne ne nous écoute ou ne nous aide. Tout homme, toute culture gardent en mémoire l'image symbolique de l'esclave qui se libère de ses chaînes, comme s'il existait un mouvement dialectique à différents niveaux, intrapsychique, interpersonnel, social, historique, entre la liberté et l'esclavage, ou tout autre forme de contrainte. Mais ce mouvement n'est-il pas au cur de l'essence de la vie ? L'homme, inscrit comme citoyen dans une société organisée, est soumis à des obligations et des contraintes, comme la nécessité de travailler, de suivre un certain nombre de règles sociales, indissociables du respect entre les individus et les groupes sociaux, qui sont autant d'entraves et de limitations à sa liberté. Quand il s'agit de réaliser un projet de vie, comme fonder une famille et assurer une descendance, ne se lie-t-on pas à une personne et à un contrat, qui oriente notre voyage sur un chemin balisé par l'ensemble des obligations familiales, qui correspondent à un choix librement consenti fondé sur la promesse d'un amour partagé et durable, garant de l'atteinte d'un bonheur éternellement et universellement recherché ? Mais la recherche de situations fonctionne, car elle s'accompagne de la promesse, explicite ou implicite, consciente ou inconsciente, déduite d'une réflexion logique ou institutionnalisée selon un rite ancestral, de plus de liberté pour accéder à l'épanouissement de soi et au bien-être :
Il existe bien d'autres expériences de vie où contrainte ne signifie pas nouvelle prison, mais au contraire porte ouverte sur une nouvelle dimension de notre univers physique et mental. À chacun de trouver sa voie, en fonction de ses possibilités, de ses aspirations, de son histoire (la réussite a d'autant plus de valeur qu'elle s'appuie sur des expériences passées, qu'elles soient échecs, réussites ou entre les deux). Mais alors que faire ? Certains savent plus ou confusément, parfois plus clairement sous l'effet de l'intuition, qu'ils sont faits pour choisir un métier, pour vivre avec telle compagne ou tel compagnon, de vivre dans tel autre pays étranger. Pour d'autres le chemin pour y parvenir est plus semé d'embûches, parfois très douloureuses, mais quelle importance si la destination est un jour atteint : l'enfantement ne s'est jamais fait sans aucune douleur, comme si cette expérience initiale était la répétition de toute expérience de vie ultérieure, faite de gestation, d'accouchement et de croissance. Jung nous invite à étudier le concept de programme archétypique qui sont comme les tâches que l'on s'est donné de réaliser pendant notre vie à la conception. Cette vision du monde et de la vie nous propose un chemin entre la réflexion et l'action, dont il appartient à chacun de le décliner, mais selon une problématique et des règles universelles, celles qui régissent le fonctionnement de la psyché et qui font que chaque être humain est issu d'un père et d'une mère1.
1 Par exemple, à l'adolescence, le programme archétypique est envisagé ainsi selon Jung (Stevens A., Jung - L'uvre-vie, éditions du Félin, 1994) : "L'adolescence nous impose des tâches redoutables : quitter la maison, gagner sa vie, séduire et conserver un partenaire sexuel, fonder éventuellement sa propre famille, donc relâcher les liens avec les parents, apprendre un métier, trouver un emploi, parachever sa croissance sexuelle, se doter d'une persona appropriée et développer suffisamment de confiance et d'estime de soi pour garder la tête haute en société. Le programme archétypique responsable de cette métamorphose de l'enfant en adulte peut se résumer en quatre points : Le succès qui salue le franchissement de ces étapes archétypiques dépend pour une bonne part de la personnalité des parents et de la manière dont ils ont joué leur rôle pendant toute l'enfance de leur progéniture " |
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Hervé Bernard
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