NUMÉRO 156 REVUE BIMESTRIELLE août-septembre 2014

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Auteur Titre de l'article Título del artículo
 
Pioton-Cimetti, E. Graciela Éditorial Editorial
  Le voisin El vecino
 
Bernard, Hervé Le voisin
 
Cohen, Rut Mi oración
  Mi vecina y yo
 
Delagneau, Philippe Les voisins
 
Giosa, Alejandro El vecino
 
Lapointe, François Père La joie chrétienne
 
Manrique, Carla La importancia de tener buenos vecinos…
 
SOS Psychologue Séance d'analyse de rêves de mai 2014
 
Stella, Silvia El vecino
 
Tarsitano, Alberto El vecino
 
Thomas, Claudine Les voisins
 
L'Équipe de SOS Forum des associations du 16ème


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L'adaptation la plus souple, la plus complète possible aux manières de penser et d'agir du milieu où nous vivons pour ne pas déchaîner contre soi d'inimitiés profondes semblerait justifiée ou même nécessaire.

Cependant, si la majorité se plie volontiers à la manière de penser et d'agir de leur entourage, d'autres, au contraire, ne paraissent pas avoir la souplesse de caractère et d'esprit nécessaire pour s'adapter ainsi. Ils s'en tiennent à leurs idées et à la conduite qu'ils ont choisie.

En bien des circonstances, et surtout en ce qui regarde les convictions profondes, il paraîtrait plus digne d'avoir le courage de ses opinions, même si l'on doit encourir le blâme de son voisin et souffrir de sa réprobation !

En présence de la diversité de ces attitudes, il y a lieu de se demander quelle est la prudente, la plus habile, la plus raisonnable et la plus digne aussi à respecter…

Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



Le thème est cher à mon cœur, car il m'incite à la réflexion. En général, je ne parle pas ou très peu, mais pourquoi cette réserve ? Parce que je n'ai rien à dire. Je tiens les portes, je dis bonjour, je laisse passer devant moi, j'aide avec plaisir les mères à monter avec leurs enfants.

Avant j'habitais au Parc Monceau. Je ne sais pas qui habitait à côté de chez moi.

Dans le 16ème arrondissement, cela fait 24 ans que j'habite mon appartement et 14 ans mon cabinet. Il n'y a que 300 mètres entre les deux appartements. Avant j'avais aussi mon cabinet Parc Monceau.

***

Aujourd'hui je me déplace dans le temps de ma mémoire.

Ma première maison à Buenos Aires, était une immense maison. Ma mère parlait de ses voisins. Je connaissais l'extérieur à partir d'elle.

Ma première maison à Cordoba, en Argentine, quand je me suis mariée si jeune que mon père avait préféré nous faire habiter avec mon mari à l'hôtel, car j'étais à l'université. Je n'ai pas pu continuer à vivre enfermée comme si nous étions en vacances. Donc j'ai loué une maison à Barrio Matienzo. Mon premier souvenir des voisins : la personne à côté de chez nous m'avait prêté la lumière. Un fil électrique a traversé pendant plusieurs mois les deux jardins. Je me souviens bien d'elle. Elle m'a appris à faire la cuisine, car dans mon éducation il y avait eu beaucoup de livres, mais pas de cuisine. J'étais une jeune fille de bonne famille, plutôt considérée comme future professionnelle. Seulement que je désirais me marier et avoir des enfants.

Dans le quartier il y avait d'autres officiers de la marine qui faisaient des carrières d'ingénieur aéronautique dans une usine militaire de constructions d'avions. Naturellement la relation de bon voisinage aurait été une bonne opportunité de les connaître, mais déjà j'étais solitaire et mon mari pareillement. Nos études nous prenaient du temps. Après est né mon fils aîné Guillermo et le cercle de silence s'est approfondi encore plus.

Après les changements de domicile se succèdent et je rentre peu à peu dans le monde. De Cordoba à Punta Alta, toujours en Argentine, c'était la naissance de Graciela, mon deuxième enfant. Je n'arrivais pas à connaître mes voisins, car très vite nous sommes partis aller vivre à la base navale de Puerto Belgrano. Toujours en Argentine. Là-bas, je me souviens de certains de mes voisins dans cet endroit de rêve où j'ai passé les plus belles années de ma vie. Mon mari était officier de la marine et moi conseillère médicale légiste de la justice navale. Les enfants grandis-saient entourés des autres enfants et notre vie sociale était débordante. C'est la première fois dans ma vie que je suis obligée de penser au thème des voisins et je voudrais vous faire part de mes réflexions, car au sujet du voisinage j'ai vécu une découverte qui devait me suivre toute ma vie. J'ai connu l'homme qui allait devenir mon maître. Il était directeur de l'hôpital de la base navale, psychiatre, légiste, psychologue, écrivain, criminologue. Il m'avait pris avec lui pour faire de moi son enfant spirituel, car il n'avait pas d'enfant et il attendait de moi que je le dépasse. Je n'ai jamais parlé de lui, mais je veux lui rendre hommage. Il s'appelait Mario Augusto Pessagno Espora, descendant du colonel de la marine Espora, qui s'était battu dans la guerre du Pacifique. Il était aussi historien et du côté maternel descendait d'une princesse inca qui avait épousé son ancêtre. C'est grâce à lui que j'existe aujourd'hui, professionnellement, car il m'a reconnu et exigé. Parfois il venait me chercher à la Faculté et cela le faisait confondre avec mon père et je ne disais pas non.

J'étais si fière de lui comme de mon propre père et je traversais beaucoup d'obstacles pour lui faire honneur. Je gagne la médaille d'or de la recherche en sociologie et médecine sociale grâce à un travail que j'ai dirigé à Santiago del Estero, toujours en Argentine, une étude sur l'arrosage et le développement dans une zone constituée de deux villes appelées Tinco et Rio Hondo.

***

J'ai eu deux autres enfants quand je suis remontée à Buenos Aires. Un garçon sublime à qui j'ai donné le nom de mon maître et modèle, Mario et le deuxième, Maria Gabriela.

Il a été le premier voisin de ma vie et nous avons communiqué pendant 18 ans, des années clés de mon existence et de la sienne. Je n'en doute pas.

La Marine a été pour moi un giron maternel. Déjà à Buenos Aires j'ai travaillé au Ministère de la Marine et je vivais avec ma famille à Olivos, toujours en Argentine. Après les choses changent et arrive le plus grand bouleversement de ma vie. Je suis partie en France. J'avais tout réussi sauf ma profonde solitude de femme.

J'ai laissé derrière moi un profond secret, cet amour impossible. Oui, je suis allée plus loin que toute réalité possible. J'aurais pu traverser l'enfer pour garder cet homme avec moi. Il avait été mon premier voisin, mon modèle de père idéal, mais pas l'homme à vivre du matin au soir jusqu'à la fin de nos vies. Maintenant il est au ciel, entre les étoiles. Si je l'ai dépassé, j'en suis bien fière. C'est une étrange histoire qui peut bien s'appeler « Mon voisin que j'aimais ».

Fait à Paris le 7 octobre 2014,
et c'est l'anniversaire de ma fille, Graciela,
et de la bataille de Lepante contre les maures.
Bon moment pour laisser de côté les hostilités !
Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



Le voisinage est une donnée quasiment universelle, si on excepte peut-être les ermites et les naufragés sur une île déserte. Qui est notre voisin ? Quel regard porte-t-on sur lui ou elle ? Quelle relation entretenons-nous avec lui ? Quel rapport souhaitons-nous instaurer ? Quelles sensations ? Quels sentiments ? Que se passe-t-il au quotidien ?

Toutes les attitudes peuvent, bien sûr, être rencontrées en fonction de nombreux paramètres, qui peuvent être liés à soi-même, au voisin ou aux conditions de voisinage, entre indifférence, ignorance, distance, sympathie calculée ou pleine ouverture à l'autre.

La vie m'a appris l'honneur de pouvoir servir les autres, non pas d'être leur valet ou leur esclave, mais être capable d'aller à l'écoute de l'autre, de l'aider dans la mesure de notre possible, de lui assurer de notre sincérité et de notre soutien en toutes circonstances.

Dans ces conditions le voisin constitue un être à part dans mon entourage, de par sa proximité physique, qui rend plus facile la relation directe et l'aide, mais aussi la propension plus grande à se croiser au gré de nos allées et venues.

Le voisin peut être celui ou celle que nous voyons depuis longtemps à notre domicile, sur notre lieu de travail, mais aussi dans nos différentes activités du quotidien, la caractéristique commune étant la proximité régulière, qu'elle soit simplement physique, sonore, verbal ou non.

Je pense plus particulièrement à ma voisine d'immeuble, qui habite en dessous de chez moi, après mon arrivée dans cette paisible résidence de la banlieue sud de Paris, il y a 26 ans.

Récemment, il y a quelques années, cette dame, qui a maintenant dépassé les 90 ans, a perdu son mari brutalement et s'est retrouvée, bien malheureusement pour elle, du jour au lendemain seule, sans avoir pu, semble-t-il, se préparer, avant cette épreuve, à cette éventualité. La solitude est devenue d'autant plus prégnante, que leur couple n'a jamais eu d'enfant, qu'elle n'a ni frère ni sœur (d'ailleurs comme son ex-mari), tout juste un neveu qu'elle ne voyait que de temps en temps, et, pour parachever ce tableau dramatique, elle souffrait de plus en plus de la hanche au point de ne plus pouvoir être capable de sortir seule, sans une personne qui l'accompagne ou un déambulateur.

Après une période de chagrin et sans doute un début de deuil, sa vie est devenue rapidement un mélange de solitude, d'ennui et de désespoir, sans doute aggravé par le fait qu'elle n'avait jamais développé d'activité de loisirs ou un hobby, il ne lui restait plus que la télévision et son mouchoir pour pleurer.

Du temps de son mari, la relation était un peu distante, car la relation de voisinage était régulièrement tendue, quand je faisais, d'après eux, trop de bruit et à des heures tardives. Si parfois, leurs plaintes ont pu être parfois justifiées et suivies aussitôt de mes excuses les plus plates, trop souvent leurs réactions étaient exagérées et relevaient plutôt du caractériel, surtout de la part du mari.

Mais cette situation qui a perduré pendant environ deux décennies, ne m'a pas incité à couper toute relation avec eux, car je trouvais que cela n'en valait pas la peine. Par ailleurs, ce n'est pas ma nature d'éprouver du ressentiment envers autrui.

C'est pourquoi après le décès de son mari, je suis passé tout naturellement rendre visite à ma voisine, au début, comme le veut la coutume, pour présenter mes condoléances, puis pour m'enquérir de son besoin d'aide, découvrant rapidement toute l'étendue de sa solitude. Son ton vis-à-vis de moi a comme changé du tout au tout, du jour au lendemain. Vingt années d'attitude hautaine et froide ont laissé la place à une position rapidement dépressive avec un grand besoin d'empathie. Ma propension naturelle à aller vers les autres pour les écouter et les aider m'a très facilement fait oublier tous les mots désagréables qu'elle avait pu exprimer jusque là et qui rendait la relation difficile précédemment, créant une distance artificielle infranchissable.

Je me rends compte, avec surprise, alors que de nombreux voisins sont dans cet immeuble depuis plus longtemps que moi, être quasiment la seule personne de l'escalier à passer la voir régulièrement, souvent pour juste donner un peu de mon temps pour parler de banalités, l'important étant de marquer sa présence. Mais pour elle c'est essentiel et elle n'hésite pas à me le dire.

N'hésitez pas à observer autour de vous : il y a peut-être un voisin qui a besoin de vous ! Même si rien ne vous oblige, sauf peut-être votre conscience, cela peut n'être qu'un peu de temps et d'énergie pour vous, mais cela peut être beaucoup plus pour votre voisin, qui n'a peut-être que vous ou quasiment que vous, pour continuer à espérer et vivre !

Hervé Bernard



J'ai pensé tout d'abord au voisinage en France, en Ile-de-France que je connais mieux.

Cette pensée m'a renvoyé vers le constat d'un vide relationnel criant associé à un questionnement, celui de savoir comment cela se passe ailleurs, dans la campagne française, dans d'autres cultures et pays.

J'ai pu voir peut être une tentative de rapprochement à travers certaines manifestations telles que la fête des voisins.

Mais, ce n'est pas pour moi et j'en suis sincèrement désolé. C'est ce que je ressens aujourd'hui.

Je n'y trouve pas ma place. La fête pour la fête, ce n'est pas pour moi.

J'aurai aimé vivre une communauté de voisinage à travers l'outil du travail ou chacun collabore selon son savoir et son être, ou chacun fait et transmet.

Après on fait la fête, une fête qui rassemble et consolide le lien fraternel et celui du travail.

Voilà pour moi l'esprit du voisinage qui doit porter un esprit communautaire, une relation à un travail qui fait sens, qui donne sens à la réciprocité, au respect mutuel, à la collaboration, à la considération.

Je le vois, il me voit, j'existe, il existe, nous existons ensemble individuellement et collectivement pour évoluer ensemble.

Voilà ce qui donne sens pour moi au voisinage, la communauté, une communauté locale de destins et pourquoi pas dans une construction toujours plus élaborée, une communauté nationale puis internationale.

Le prix à payer pour ce rêve serait sans doute celui de lever la tête dans une attitude bien respectueuse et bien humble, pour s'élever au-dessus des cohortes de l'avidité, de l'égoïsme, de la paresse, de l'ignorance.

Demander de l'aide, prier pour qu'une énergie plus subtile et participative fasse de nous des collaborateurs de destins.

C'est une belle prière que cette pensée qui m'alimente. Il y a peut être une énergie qui la manifeste. Peut être est-ce cela la force de la joie, une joie éveillée qui sait.

Que Dieu ait pitié de nous, qu'il ait pitié de moi lorsque je suis submergé et anéanti par mon ego, un ego qui veut tout régenter, sans pitié pour moi-même et les autres.

Que Dieu ait pitié de moi qui suis soumis et qu'il me délivre par mon vouloir conscient de ce mal sournois.

Qu'il ait pitié de nous tous. Si nous savions quel maître autoritaire et pitoyable nous servons, nous aurions pitié de nous. Nous serions à l'image de ce Dieu tout aimant et tout embrassant qui comprend notre situation et qui donne la possibilité de la métanoïa, de la transformation d'un individualisme forcené et ignorant vers une communauté de destins en tant qu'individu conscient.

Fait à Chessy, le 22 septembre 2014
Philippe Delagneau



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Père François Lapointe



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SOS Psychologue



En ce qui concerne les relations de voisinage, que ce soit à la ville comme à la campagne, les problèmes de voisinage sont susceptibles de gâcher notre vie quotidienne. Nous devons savoir les éviter ou les résoudre.

La vie en société suppose le respect de certaines règles de savoir vivre dont beaucoup sont dictées par le bon sens et un certain civisme.

Les sources de conflits entre voisins sont nombreux. Il existe des règles essentielles de bon voisinage à respecter pour le bien-être de tous.

Toutefois, il existe des personnes qui dépassent les limites autorisées de par leur autoritarisme, leur égoïsme et bien sûr le non-respect d'autrui. Or quand cela existe le discours de ces personnes se confond en mensonges, menaces, aberrations et parfois même en essayant de vous acheter d'une façon ou d'une autre.

Dans ces conditions la meilleure façon d'agir est de tenter la conciliation entre les deux parties afin d'aboutir à une issue qui convienne à chacun.

Si malgré tout l'un continue à vouloir imposer son point de vue en allant jusqu'à pénétrer dans le territoire de l'autre, il est de notre devoir de ne pas se laisser dominer par l'autre, de ne montrer aucune faiblesse et de faire comprendre à l'autre qu'il dépasse les limites autorisées.

Ce que je remarque surtout c'est combien les gens sont dominés par leur égoïsme, c'est ce qu'ils veulent et rien d'autre ne compte. Nous pouvons observer comment ces êtres annulent totalement l'autre. De plus en plus, nous pouvons le voir, car nous vivons dans une société où priment l'égoïsme et l'individualité.

Fait à Chessy, le 23 Septembre 2014
Demain c'est l'automne, il fait un beau soleil.
Bientôt nous allons retrouver toutes ces belles couleurs dans la nature.
Sachons admirer et remercier pour ce merveilleux cadeau que la vie nous offre.
Claudine Thomas



La journée des Associations s'est déroulée le jeudi 11 Septembre 2014 dans les salons de la mairie du 16ème arrondissement à Paris.

Comme les années précédentes, SOS Psychologue était présente pour accueillir les visiteurs.

  • J'ai pu constater qu'un plus grand nombre de personnes était passé à notre stand par rapport à l'année dernière.
  • Chez certaines personnes il y a toujours une hésitation, une retenue. Nous allions vers elles en leur conseillant de prendre nos brochures dans lesquelles sont exposées nos différentes activités et ce que peut apporter la psychologie.
  • Avec le temps, le constat le plus flagrant que je peux observer est la non-permanence des gens. Sur l'instant ils ont une requête, ils sont à l'écoute et apprécient également notre écoute, mais pour la plupart il n'y a pas de suite ou un rapprochement de courte durée.
  • Alors je ne peux m'empêcher de penser qu'ils n'ont pas de vrai besoin, qu'ils n'ont pas le sens de l'évolution en eux.
  • Que penser ? Est-ce que la psychologie est encore mal connue ? Ou bien est-ce dû à une mauvaise publicité qui en a été faite ? Est-ce les deux ?
  • Dans ces conditions, je ne peux que constater que les gens n'ont pas envie de savoir et de faire leur propre expérience.
  • Notre but et notre espoir est de nous faire Connaître, d'Informer et de Former.
  • Merci à notre Présidente, Graciela Pioton-Cimetti de Maleville qui a aussi pris le temps de rentrer en contact avec les autres associations présentes en relation avec son travail. Merci également à son équipe.

Nous remercions vivement la mairie de 16ème arrondissement pour son organisation parfaitement réussie.

L'Équipe de SOS