NUMÉRO 188 REVUE BIMESTRIELLE octobre 2021…décembre 2021

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Auteur Titre de l'article Título del artículo
 
Pioton-Cimetti, E. Graciela Éditorial Editorial
  La ruine La ruina
 
Bernard, Hervé La ruine
 
Baleani, Eduardo La ruina
 
Delagneau, Philippe La ruine
 
Giosa, Alejandro La ruina
 
Hay, Eliott La ruine
 
Laborde, Juan Carlos La ruina
 
Manrique, Carla La ruina
 
Mauch, Paul Sebastián La ruina
 
Recherche/Investigation Groupe de travail
 
SOS Psychologue Séance d'analyse de rêves de décembre 2021
 
Thomas, Claudine La ruine


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S'écrouler, s'effondrer, être inexorablement entraîné dans une situation désastreuse, la ruine en quelque sorte…

Comme la destruction d'un bâtiment qui tombe de lui-même ou l'homme qui tombe en ruine par sa volonté dépravée, c'est la perte de l'honneur, du crédit, du pouvoir, de la vie, etc.

***

Si quelque reste des arts asiatiques mérite un peu notre curiosité, ce sont les ruines de Persépolis et près du Liban était Héliopolis, nommée depuis Baalbeck, fameuse encore par ses ruines.

Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



En cette année 2022 je vais commencer, je vais être, je vais lire, je vais préparer, je vais visiter, je vais manger, je vais essayer, je vais me soigner et aller mieux et je vais profiter des choses de la vie.

« Quand on dort, on a parfois besoin d'un coup dur ou d'une perte pour se réveiller, se lancer pour faire ce qu'en état de calme on n'osait pas faire » (Walt Whitman)

Et Bouddha dit : «prenez soin de chaque instant et vous prendrez soin tout le temps».

Quand le navigateur commence le voyage, il prépare son bâteau, étudie son itinéraire, planifie son voyage et  part. Et le marin ne peut en savoir plus. Il ne peut pas savoir si les tempêtes vont éclater. Et le marin part.

Un poème japonais : « Profitez pleinement, dans ces moments le passé et le futur disparaissent. C'est l'ici et maintenant »

Celui qui vit dans le passé, vit déprimé.

Celui qui vit dans le futur, vit stressé.

Celui qui vit dans le présent, vit en paix.

Enfin, revenons au Bouddha : « La méditation apporte la sagesse, le manque de méditation, l'ignorance. Sachez bien ce qui vous fait avancer et ce qui vous retient, et choisissez le chemin qui mène à la sagesse ».

Enfin, j'affirme : « Ne jamais abandonner parfois la dernière clé qui ouvre la porte ».

Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



La ruine me renvoie presque immédiatement à un thème central de la théorie de la psychanalyse, la lutte entre les pulsions de vie et les pulsions de mort. La ruine représente un mode d'action des pulsions de mort, qui sont intrinsèques de toute forme de vie, car elle semble, d'après toutes les spécialistes des sciences de la terre, des sciences humaines, de la biologie, nécessaires au maintien de la vie. Est-ce une donnée issue de l'observation ou plutôt une loi très profonde et fondamentale de la nature, de l'environnement qui nous entoure ? Sans doute les deux à la fois !

Ce thème est d'autant plus prégnant que j'ai le sentiment de vivre une période, que j'espère transitoire, de déclin de notre civilisation humaine, en particulier dans le monde occidental, avec l'épisode dramatique et mondial de la pandémie du COVID 19. Comme je l'ai fait remarquer à mes collègues juste avant le premier confinement, pour dédramatiser la situation : « ce n'est pas la fin du monde ! » Mais c'est sans doute la fin d'un monde… Un monde disparaît pour laisser la place à un nouveau monde, tout au moins un nouvel ordre, un nouveau paradigme.

Dans le terme de ruine, existe l'idée que la structure qui sous-tend un système (j'entends par système, un être vivant, une communauté, une civilisation, un environnement physique), se désagrège, perd progressivement sa fonction de structure, qui souvent est à la base de sa persistance, pour aboutir à une forme de destruction. Pour un être humain, le terme de ruine et ce qu'il peut représenter pour sa propre personne, n'est pas acceptable, car il peut être synonyme de forte dégradation de l'intégrité physique, mentale, sociale, voire de graves handicaps ou même la mort, lente ou plus ou moins rapide. C'est comme un suicide annoncé. Ce n'est pas envisageable.

S'il est souvent accepté que pour continuer à vivre et à grandir, il faut évoluer et que cela passe nécessairement par des pertes, des échecs, des « chocs » personnels, ce que l'on pourrait appeler des « ruines locales », accepter de perdre un avantage, un acquis, une situation personnelle ou sociale, perdre un être cher (disparaissant ou s'éloignant), perdre des biens matériels, perdre de la considération tout élément auquel on s'accroche, autant par soucis d'identité, par sentiment que par esprit naturel de conservatisme de l'être humain. Parfois il peut s'agir de la perception, consciente ou non, de tout perdre, de devenir « fini ». Tout être humain n'est pas préparé ou prêt à devenir un bouddha, c'est-à-dire un être capable de perdre toute attache terrestre.

Je propose donc à chacun de se construire sa « boussole de la ruine », qui serait constituée des critères, des limites de ce qu'il peut objectivement perdre, afin d'évoluer, ce qui est acceptable et nécessaire pour véritablement avancer, mais pas trop pour être capable de faire ce travail de destruction et de reconstruction dans le temps. Cette boussole se développe sur la base d'un apprentissage sur soi, à partir des épreuves de la vie, acceptées (on savait au départ que ce serait difficile) ou subies (on ne s'attendait pas à cette épreuve) , qui nous mettent en face de soi, avec nos forces, nos faiblesses, nos orientations. Bien sûr, il faudra peut-être attendre des années pour développer cette boussole, voire autant pour la reconnaître comme telle.

Pour aider chacun dans la mise en place de cette stratégie de la vie, je pars du principe que c'est le moi qui s'accroche à un certain nombre de biens et de valeurs, mais que c'est l'esprit, plus fort, plus profond et plus stable, car représentant l'essence de la personne, qui pilote le moi pour lui permettre d'évoluer. Si le moi se sent menacé, est attaqué, l'esprit ne sera pas aussi facilement atteint.

Cette proposition s'appuie sur différents présupposés :

· La nécessité d'évoluer : si le moi ou l'esprit ne le comprennent pas ou ne le ressentent pas, souvent la vie se charge de vous l'apprendre, parfois brutalement, à votre insu. Il s'agit simplement d'une conséquence de la loi d'évolution des espèces (si une espèce n'évolue pas, elle meut inexorablement, si un être vivant ne s'adapte à son environnement, il se met en danger),

· La ruine est intrinsèque de toute forme de vie : il suffit d'observer la nature (par exemple avec le cycle des saisons) , nos semblables, l'histoire de nos sociétés, celle de nos civilisations, tout est éphémère et presque toujours la vie renaît de la destruction, au niveau de l'espèce, mais aussi au niveau individuel

Notre époque « tanguée » par le COVID 19 est une extraordinaire opportunité pour prendre conscience de nos erreurs de vie, de nos impasses, de tout ce qui nous empêche d'évoluer, probablement en commençant par « détruire » le superflu, perdre ce qui tient de moins en moins debout, qui est inutile par rapport à l'essentiel, qui nous appartient de définir.

Il s'agit d'un effort d'introspection et de conscientisation, d'une position de recul par rapport à notre environnement, par rapport aux événements et surtout par rapport à soi-même. Parfois le simple changement de point de vue nous fait voir les choses différemment et nous laisse entrevoir de nouveaux chemins, parfois très difficiles au départ. Seuls la foi et l'esprit nous guideront avec assurance pour peu que nous les écoutions.

Hervé Bernard



Je ne sais pas comment aborder ce thème. Il suscite en moi une vive résistance. Il est possible qu'elle tire son origine d'une colère qui perturbe l'organisation de mon penser actif et de sa manifestation dans l'écriture.

Je sens une grande confusion. Il n'y a pas que la colère, Il y a aussi comme une détresse, une tristesse, en tout cas une souffrance à devoir aborder ce thème qui me renvoie inexorablement à notre humanité et à son devenir.

Une humanité me semble-t-il en perdition, sans guide et sans repère existentiel ayant perdu ou reperdu le goût du discernement et de l'essentiel, éloignée de plus en plus (sauf après les grands processus humains de destructions mutuelles que l'on nomme guerres) à ressentir les valeurs morales, éthiques et sacrées.

Une humanité qui finalement continue (sauf cas exceptionnels) à ne pas entendre la vibration ou « le souffle de la vie réelle », à ne pas comprendre le sens de ce que veut dire « Être vivant ».

Malgré mon combat à vouloir conserver mon axe, une direction, je dois bien admettre que je me suis laissé contaminer par les événements récents. Comment puis-je intellectualiser mon ressenti dans un tel état d'être, de confusion, de tristesse. Comment puis-je transmettre quelque chose de compréhensible pour vous lecteurs qui prenez peut-être de votre temps à lire mes élucubrations. Et pourtant, je dois y aller, j'ai largement satisfait « Dame paresse » et (comme un bâton a toujours deux bouts) en faisant trop patienter l'équipe de rédaction du journal SOS.

Je dois remettre de l'ordre dans mes pensées. Oui, pourquoi pas ne pas plonger, le grand plongeon ? Après tout, mes confessions avaient pour objectif conscient de me relier à une énergie libératrice. J'enregistre d'abord sur mon téléphone portable. Et oh miracle (comme pourraient le dire certains), en retranscrivant par écrit, je ressens à nouveau cette énergie, mon penser est clair et mon émotionnel est apaisé, il est même joyeux. Tant pis pour ce qui a été enregistré en un état de semi-confusion, de semi sommeil, c'était ma vérité.

À ce propos devrais-je préciser que « Ma vérité » n'est autre qu'une interprétation que je considère être la plus juste selon ce que je suis aujourd'hui. Que vaudra-t-elle dans une heure, demain… Je ne sais pas. Ce qui est sûr, moi qui me connais un peu, c'est qu'elle sera requestionnée, retravaillée inlassablement.

Mon grand plongeon, penser que notre humanité s'est faite l'adoratrice de l'hypocrisie sacrifiant sur son autel pour en faire sa propagande, les valeurs fondamentales qu'ont tenté de nous transmettre certains êtres, certains grands chercheurs à travers leurs enseignements. Mon petit fils dans son article sur ce thème a écrit : « L'homme qui croit tout connaître, tout maîtriser, n'est plus un sage, il est l'égal de Dieu. »

L'homme hypocrite n'est pas l'égal de Dieu, il est dieu ayant renié Dieu sans le chercher. Sans aucune qualification, aucun effort, aucun travail sérieux, il peut affirmer et même camper toute sa vie dans les mêmes certitudes. Il croit que son égo le protège et il se sent libre. Il est en réalité prisonnier, son maître le rend esclave et il se prend pour un maître de la création. Et son hypocrisie inconsciente va plus loin, l'idée qu'il pourrait se prendre pour un dieu lui est même insupportable.

Pourquoi je ressens que l'Homme dans nos pensées, dans nos sentiments, dans nos réflexions n'occupe jamais véritablement la place centrale qui devrait être la sienne au sein de la Création, comme s'il s'agissait d'un usurpateur, d'un dissimulateur qui se fait passer pour quelqu'un d'autre ?

On parle de l'homme mais « Qui » de l'Homme ? S'agirait-il de cet homme matérialisé dans un corps physique dont on reconnait à peine sa dimension plus subtile que l'on nomme « psychisme », sans en comprendre par ailleurs ni la profondeur ni les contours, ni la finalité ? Un psychisme qui serait assujetti à la machine et à ses fonctions pour répondre aux sollicitations de la vie courante.

L'homme serait-il alors une matérialité suggérée et conditionnée par notre éducation pour ne ressentir qu'une seule et totalisante réalité ? Étudier, travailler et produire, fonder une famille, posséder. Voici ce que serait cette réalité, l'unique destiné d'un homme dont il est pourtant dit de lui « qu'il porte la couronne de la création »

Combien de fois ai-je pu entendre ces hommes et ces femmes médiatisés parler en mon nom, comprendre en mon nom. Étrangement, je ne me reconnais pas dans leurs discours, mais je reconnais que je suis nécessaire, utile et utilisable. Je ne suis pas cet homme partiel, cette moitié d'homme devant accomplir quelques obligations du quotidien par intérêt pour moi-même et la collectivité.

L'homme comme tout être vivant est influençable, soumis à des influences externes et internes. Il ne peut y échapper, mais il a été donné à l'homme le pouvoir de les choisir. La répétition de certaines influences utiles à la vie, utiles au maintien de la vie politique, sociale, économique, l'attrait, l'intérêt qu'il y trouve ont suffi à le convaincre de s'attacher et de s'identifier à une réalité immédiatement perceptible et matérielle.

Rien dans l'exercice du pouvoir ne mentionne même l'hypothèse d'une autre réalité enfouie en l'homme, une réalité plus subtile, verticale contenant « peut-être » en son sein le but et le sens réel de la vie. Je ne parle pas de certains pseudo mouvements ésotériques, religieux ou autres exerçant à leur tour une activité coupable et n'ayant d'autre but véritable que celui de soumettre l'homme.

Qu'est-il advenu de cette part mystérieuse et intime de l'homme dont nous parle de nombreux enseignements depuis plusieurs millénaires ? Pourquoi n'avoir conservé de ces valeurs anciennes, de ces concepts sacrés que des éléments utiles au développement et au maintien d'un monde conventionnel ? Pourquoi l'Être Homme n'est-il pas devenu en tout et partout une constante, un centre de gravité d'étude et de recherche, sans que par ailleurs cette démarche soit opposable à son autre nature, bien au contraire ?

Aller à la rencontre de son mystère, se rendre disponible à une énergie plus subtile, s'éveiller à une autre présence, voici ce que pourrait être un chemin de développement étrique sur la voie de la conscientisation.

Quel est le devenir d'un homme, d'une humanité instrumentalisée coupée et absente de son mystère. Ma réponse est dans le titre de l'article.

Écrit à Chessy, le 31 janvier 2022
Philippe Delagneau



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SOS Psychologue



Au commencement, je voulais parler de ma famille, mais je n'ai plus le désir de ressasser le passé. Au contraire, je veux m'en éloigner, m'en libérer et vivre dans le présent. Je veux avancer pour me sentir libre, plus légère.

Pour cela je dois m'éveiller à une autre réalité. Si je me laisse gouverner par mes tendances automatiques qui me rendent passive alors je ne pourrai pas me diriger vers cette vie réelle. C'est un travail long et difficile qui demande beaucoup d'efforts et même de sur-efforts, de souffrances volontaires, à ne pas relier et interpréter comme une tendance masochiste dépendante d'une pulsion incontrôlée.

Je sens qu'en moi je me suis élevée et je dois essayer de continuer à m'ouvrir à quelque chose d'essentiel et de plus haut. Quand il y a une ouverture à quelque chose de plus haut, le corps commence à être imprégné par une énergie plus subtile, les tendances automatiques commencent à avoir moins d'emprise sur soi, le corps s'apaise.

Je souhaite trouver la force en moi pour dépasser mes peurs et sacrifier tout ce qui s'oppose à l'essentiel. Mon corps était disloqué. Je n'avais plus de contrôle sur lui. Aujourd'hui je sais que toute évolution passe par le corps, que chaque vérité pour être comprise doit être éprouvée simultanément par le penser, l'émotionnel et le corps.

J'ai le désir d'être sincère et d'essayer de comprendre le sens de la vie. C'est une grande découverte de toucher à quelque chose de réel en nous. Cela donne le goût de ce que la vie devrait toujours être, c'est un besoin humain, un besoin qui nous rend vivant.

Nous devons nous efforcer à ce qu'aucune de nos actions ne mène à la ruine de notre âme. Suivre le chemin de la conscience, ne pas s'en éloigner, y revenir à chaque fois que l'on s'égare, c'est choisir le chemin de la vie.

Fait à Chessy, le 27 Janvier 2022
Claudine Thomas