NUMÉRO 189 REVUE BIMESTRIELLE janvier 2022…mars 2022

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Auteur Titre de l'article Título del artículo
 
Pioton-Cimetti, E. Graciela Éditorial Editorial
  Le jour d'autrefois El día de antes
 
Bernard, Hervé Le jour d'autrefois
 
Baleani, Eduardo El dia de ayer
 
Delagneau, Philippe Le jour d'autrefois
 
Giosa, Alejandro El ayer
 
Laborde, Juan Carlos El día anterior
 
Manrique, Carla Las cosas del pasado
 
Recherche/Investigation Groupe de travail
 
SOS Psychologue Séance d'analyse de rêves de mars 2022
 
Thomas, Claudine Le jour d'autrefois


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Le jour d'hier… le jour d'aujourd'hui !

Alors que les images de la guerre circulent partout, d'autres refont surface avec celles de la Seconde Guerre mondiale.

Nous étions convaincus que la guerre ne reviendrait jamais en Europe.

C'était impensable !

Et là, ce qui se voit terrorise, parce qu'apparaissent les mêmes images, les mêmes mots, les mêmes problèmes qu'il y a 80 ans.

Comme si l'expérience ne servait à rien…

Quand un peuple est en difficulté, il cherche un sauveur. Et ce sauveur peut lui raconter n'importe quoi, le peuple va le suivre et perdre son aptitude à juger.

On part d'un postulat stupide qui ne repose sur rien et on construit un raisonnement cohérent, coupé de la réalité.

Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



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Doctora E. Graciela Pioton-Cimetti



La psychanalyse et la philosophie nous enseignent que seul le moment présent existe, renvoyant ainsi le passé aux souvenirs, certes réels dans nos esprits, mais correspondant à une réalité qui n'existe plus, et le futur à l'imagination, au rêve ou au fantasme, qui n'existent que dans notre esprit, mais pas dans le réel :

  • Peut-on vivre uniquement avec nos souvenirs et nos rêves ?

  • A contrario, peut-on vivre le présent sans se référer à nos souvenirs et à nos rêves ?

    Assurément la réponse à la première question est négative, car la force du réel à l'instant présent (le principe de réalité en psychanalyse) nous pousse à faire face à tous nos besoins, se nourrir, boire, se protéger, se déplacer, guérir d'une maladie, échanger avec nos proches, réagir à nos sentiments négatifs pour ne pas être submergé, sauf à être un ermite ou un moine bouddhiste, qui est parvenu à un état sans besoin, si cela existe vraiment… Et si ce ne sont pas nos souvenirs ou nos rêves, qui nous aident pour le présent, ce sont sans doute les ressources que nous avons construites/élaborées dans notre passé ou à partir de notre imagination pour élaborer la meilleure solution, qui nous permettent d'affronter et de vivre au mieux l'instant présent.

    La réponse à la seconde question m'apparaît plus nuancée, dans la mesure où chaque individu construit son présent en se référant au passé, selon différentes modalités :

  • La vie d'un individu est organisée à partir de ce que l'on a construit dans le passé : le travail, l'environnement de vie, la famille, les amis, les collègues, le réseau de connaissances, les projets, les espoirs, les déceptions, le patrimoine de santé, l'imaginaire… Un être humain ne peut pas vivre en se coupant de son passé,

  • Certes il y a bien les cas des personnes souffrant d'amnésie, après un choc, une grave maladie ou un accident, qui ne se souviennent plus du tout de leur identité, de leurs proches, de leur environnement. Il ne leur reste en général que la mémoire corporelle, à travers les gestes du quotidien, la parole… Mais avec la nécessité de devoir réapprendre à vivre avec des personnes et un environnement complètement oubliées, ce qui représente toujours une épreuve très dure et douloureuse,

  • Par ailleurs un individu alourdi par une enfance ou un passé trop douloureux, avec un comportement et un discours de déni, du domaine de l'inexprimable, aura tendance à « vouloir » oublier tous les souvenirs y afférant, consciemment ou inconsciemment. Si, dans un premier temps on pourrait considérer qu'il ne tient pas compte de ses souvenirs, psychologiquement, il se positionne contre pour se préserver. Il s'y réfère donc, mais en creux,

  • Les souvenirs, qui ne sont qu'une des formes du fonctionnement de la mémoire (à côté de l'apprentissage, des réflexes, de la mémoire olfactive, sensorielle, auditive…), me semblent indispensables pour vivre l'instant présent, quand il s'agit d'élaborer des projets pour l'avenir, de ressentir positivement l'instant présent à partir d'événements agréables vécus dans le passé, lorsqu'il faut apprécier une situation et se positionner, en se confrontant à son expérience passée, plus ou moins « analysée » (dans les principes de la méthode analytique, par le biais par exemple de l'introspection), tous ces processus pouvant être conscients, inconscients ou entre les deux,

    Souvent les moments heureux de notre vie ou les séquences de vie vécues de manière très particulières au sens qu'elles restent gravées à vie dans notre esprit, agissent à la fois comme des « boussoles » du bonheur souvent bien automatisées, mais aussi et surtout comme des défenses pour affronter le flux de la vie, avec ses difficultés et ses événements imprévus, sans sombrer dans le « coup de mou » du moral, les impressions et sentiments négatifs, la déprime, la dépression ou la maladie. Ils deviennent comme des éléments qui fortifient l'individu et ainsi augmentent sa maturité, donc sa capacité à conduire sa vie de manière autonome, bref constitue un capital de force, ce qui est un atout nécessaire et fondamental pour devenir un adulte avec l'objectif de réussir sa vie. Il s'agit bien d'une boussole dans la mesure où ils peuvent nous enseigner sur :

  • ce que l'on peut faire,

  • ce que l'on ne doit pas faire, à condition de savoir utiliser de manière équilibrée les quatre fonctions psychologiques : la pensée (ou logique), le sentiment, l'instinct et la sensation, et d'avoir bien « digéré » ses expériences passées.

    Le jour d'autrefois, un peu comme la madeleine de Proust, peut représenter l'archétype ou la structure-souvenir, qui regroupent l'ensemble des souvenirs positifs, permettant à un individu de « rester » debout, de maintenir le cap, de rester sur la pente ascendante.

    Mais il me semble important de se positionner de manière équilibrée entre le passé et le présent :

  • Ne pas rester accroché au passé, avec l'incapacité de construire quoi que ce soit dans le présent et pour le futur, en raison d'une trop forte libido accrochée au passé, d'un effet de nostalgie devenant maladif, comme celui dont on dit qu'il s'accroche à son passé. Cette situation arrive plus souvent qu'on ne le pense, au moins pour une partie de la vie d'un individu, ce qui bloque son évolution

  • Ne pas oublier les moments positifs, qui ne peuvent qu'exister, sans quoi l'étayage pour grandir n'aurait pas agi un minimum et positivement. En tout cas, savoir les reconnaître comme tels, même si l'individu a l'impression d'avoir tout raté et avoir été mal servi par la vie.

    Quand je ne vais pas bien ou que je peine à trouver ma voie, je me réfère à ce que je pourrais appeler « mes jours d'autrefois », qui peuvent soit être des événements particuliers, soit des types de situation, qui me rassurent, me ressourcent et me régénèrent.

    À chacun d'identifier, d'apprécier et d'utiliser son ou ses jour(s) d'autrefois !

  • Hervé Bernard



    Le jour d'autrefois Ce thème me ramène invariablement à mon présent, à ce que je suis aujourd'hui. C'est une vibration bien perceptible dans toutes les parties de mon être. C'est une force, un lien, une relation à l'éternité ou le passé n'existe plus intégré dans la verticalité de la présence. Je ne me retourne pas, je ne fais pas de marche arrière, je contemple la matière, j'explore un passé à me demander ce que je peux en faire aujourd'hui.

    Graciela m'a transmis que Yung demandait à ses patients de se poser ces deux questions chaque soir : « Qu'est-ce-que je n'ai pas fait que j'aurais dû faire ? », « Qu'est-ce-que j'ai fait que je n'aurais pas dû faire ? ». Soyons chaque jour avec bienveillance un peu plus courageux que la veille à nous donner le temps de la contemplation à ce que nous sommes pour nous questionner.

    Je ne sais pas d'où me vient cette nécessité à vouloir être dans l'ici et maintenant, peut-être émane t'elle d'une prudence instinctive à ne pas m'identifier à un passé qui n'existe plus, peut-être est-ce le choix d'un chemin de vie qui me porte à la contemplation de ce qui est, qui me demande chaque jour l'effort d'enfiler mes chaussures, de porter mon sac à dos et de reprendre la route, droit devant. Ne pas me retourner même pour me rappeler mon passé, qu'il n'en soit pas de moi comme de la femme de Loth qui se transforma en statut de sel.

    Pourquoi me retourner pour aller vers ceux qui, à chaque instant, me rendent si vivant d'eux-mêmes ?

    Les jours d'autrefois vibrants dans mon présent. À commencer par mes parents qui me donnèrent la vie et qui ont apporté dans ma chair toute leur protection possible, qui ont souhaité pour moi la meilleure éducation, le meilleur emploi, qui croyaient en moi, qui espéraient un avenir équilibré dans un monde qu'ils savaient tumultueux et incertain.

    Et puis j'ai rencontré Danielg…, un Saint-Pierre, une première brique sensible sur laquelle j'ai construit mon église et qui a réussi à me convaincre émotionnellement que l'on pouvait travailler sur sa souffrance, que l'on pouvait frapper à certaines portes et qu'elles s'ouvriraient. Il m'apportait l'espoir, la libération. J'ai frappé et l'on m'a ouvert.

    Je reconnais que mon étoile personnelle devait déjà bien briller. L'étoile de la synchronicité entre ma quête, ma recherche fondamentale et les rencontres extraordinaires que je fis, d'une beauté et d'une profondeur incomparable. Dans un autre temps et un autre monde, un ami m'aurait dit avec un regard vif et un sourire complice : « Improbable ».

    J'ai rencontré un premier guide Jacques D…, un premier Maître de conscience qui m'a mis entre les mains un ouvrage qui devait changer le cours de ma vie et toutes mes rencontres. Cet ouvrage s'intitule « Rencontre avec des hommes remarquables » écrit par un philosophe et psychologue empirique. C'est à cette époque et dans ces circonstances que je devais rencontrer ma femme Claudine et je me rappelle comment j'ai bien combattu pour devenir plus tard son compagnon de vie.

    C'était une seconde brique sur un chemin d'évolution tant espéré, tant attendu. J'ai lu et relu tous les ouvrages écrits par cet homme « philosophe » Georges I.G et traduits en français. Je me souviens de mes lectures l'été, à l'aube au bord de la Marne, accompagné du chant des oiseaux qui s'éveillaient.

    Puis la décision « caramba ! » pour reprendre une exclamation de Graciela. Aller voir concrètement, physiquement ce qu'il y avait de l'autre côté du miroir. J'ai frappé à une autre porte en septembre 2003 et j'ai rencontré Georges D.M… Un homme remarquable qui durant plus de deux ans fut mon guide, mon Maître de conscience.

    Je me souviens comment son regard, ses réponses directes à mes questions pouvaient me transpercer, me pénétrer comme si, à ce moment-là, je n'avais plus de corps, plus de résistance.

    Je me souviens de sa fragilité physique et de sa combativité à vouloir transmettre ce qu'il avait compris.

    Je me rappelle de sa canne, de sa confiance à s'endormir dans la voiture.

    Je me souviens de son humilité, un homme simple que l'on croise dans la rue, il était simplement présent et bienveillant.

    Je me rappelle de notre dernier groupe de travail où il avait eu cette attention sublime de garder un chocolat pour sa femme Graciela.

    Je me souviens de la paix, de la sérénité qui émanait de son visage endormi pour toujours à notre monde.

    Puis Graciela, l'épouse de Georges, mon second guide et Maître de conscience avec qui je continue jusqu'à aujourd'hui et pour toujours ce chemin de conscience. Graciela, de qui j'ai reçu et qui m'a permis de comprendre, de développer et d'intégrer en moi la permanence, la discipline du travail, le vouloir, un nombre incroyable de sentences qui me mettent concrètement, physiquement en relation avec une énergie subtile et sensible, qui n'a de nom que de « supérieure ».

    Qui suis-je ? Je commence à avoir une petite idée, pour dire d'abord ce que je ne veux pas être, ce que je ne peux pas être. Et surtout pour dire que « je ne serai pas » sans ces jours d'autrefois, sans la rencontre de ces êtres remarquables qui, avec mon assentiment, ont pénétré mon intimité la plus sensible et la plus réelle, cette intimité qui me fait dire que nous sommes ensemble bien vivants et bien vibrants dans l'ici, maintenant et entièrement (l'une des sentences transmises par Graciela).

    Avec reconnaissance et amour
    pour ce que je suis aujourd'hui
    Fait à Chessy, le 25 avril 2022
    Philippe Delagneau



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    Eliott Hay



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    SOS Psychologue



    J'ai décidé d'évoquer Monsieur Georges de Maleville qui a été mon Maître de conscience durant deux années et quatre mois. Je me rends compte qu'il y a une synchronicité, je dirai même une lignée car aujourd'hui c'est la Saint-Georges et que Monsieur Gurdjieff s'appelait également Georges.

    Mon souhait était de suivre l'enseignement de Monsieur Georges Ivanovitch Gurdjieff et à cette occasion j'ai obtenu un entretien avec M. de Maleville. Tout d'abord il m'a demandé pourquoi je souhaitais faire ce travail, qu'est-ce que j'en attendais. Bien sûr j'ai répondu selon ce que j'étais à cette époque.

    Ensuite M. de Maleville m'a expliqué en quoi consistait ce travail, qu'il y avait des groupes de travail organisés afin de guider l'homme dans son évolution intérieure. Il ajouta qu'il y avait également des séminaires ainsi que des ateliers d'étude des mouvements, des danses sacrées accessibles à tous, que cet enseignement était adapté aux conditions d'existence actuelles.

    M. de Maleville n'oubliait jamais de réserver une place pour Graciela, sa femme, qui travaillait avec lui, avec nous.

    Je reconnais qu'il faut le vivre car on ne peut pas se rendre compte réellement de ce que cela représente. Tout son être doit être éveillé et vivre dans le réel.

    C'est cet homme merveilleux, comme on en rencontre rarement, qui m'a mené sur cette voie et je lui en suis très reconnaissante. J'éprouve un profond respect pour lui que je ne pourrais jamais oublier et qui m'a fait rencontrer sa femme Graciela avec qui jusqu'à aujourd'hui.je poursuis un travail.

    C'est aussi une femme remarquable, ce sont vraiment deux êtres hors du commun poursuivant un même but, celui d'Etre et de transmettre.

    M. de Maleville, vos conseils, votre honnêteté, votre humilité, votre justesse, votre présence me manquent. Nous ne connaissions pas notre bonheur lorsque vous étiez parmi nous.

    Il me semble encore que je n'arrive pas à réaliser la « chance » que j'ai eu de vivre cela, c'est tellement mystérieux et profond. il n'y a rien de plus beau à vivre.

    Ce jour d'autrefois est un chemin merveilleux et pur comme un lys.

    C'est parce que des êtres ont travaillé avant nous qu'ils peuvent nous enseigner à devenir des êtres plus conscients et aimants.

    Fait à Chessy, le 23 Avril 2022
    Claudine Thomas